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lundi 30 septembre 2013

Fort-Ogé sauvera-t-il la communauté de Bas-Cap-Rouge ?

Nou pou Nou/Développement communautaire
Le Nouvelliste | Publié le 27 septembre 2013
Valéry Daudier
Sur l'un des mornes qui surplombent Jacmel, dort depuis deux siècles l'un des multiples forts construits par les Haïtiens tout de suite après leur indépendance. Malgré son état déplorable, quelque 800 jeunes de la zone sont déterminés à faire revivre l'endroit. Et, qui sait?, d'en vivre grâce au tourisme...
Ce n'est peut-être pas la citadelle, encore moins le palais Sans-Souci, loin de là. Mais à Bas-Cap-Rouge, sur les hauteurs de Jacmel, les grands murs de pierre en imposent, défiant depuis deux siècles l'immensité des flots indigo. C'est le fort Ogé, construit sur l'ancienne habitation de Benjamin Ogé, un colon français.
Très peu connu, ce patrimoine, dont la construction aurait débuté en 1805, selon des historiens, a subi d'importants dommages le 12 janvier 2010. Pour ne pas perdre un tel trésor, les jeunes ont mis sur pied l'Organisation sociale pour le développement de Fort-Ogé (ODESOFO).
L'organisation a une devise : réunir, cotiser et agir. Avec la contribution de ses 800 membres et celle des visiteurs, ces jeunes ont aménagé une barrière principale et réalisé quelques travaux d'entretien dans le périmètre du fort construit par Jean-Jacques Dessalines, le père de l'indépendance.
« Notre objectif principal est d'utiliser le fort pour développer la zone, indique Jean-Pierre Joseph, président de l'organisation, tout en montrant les platebandes fleuries qui accueillent les visiteurs. Nous voulons le garder propre. »
A l'entrée, des canons probablement saisis à l'ennemi prouvent que les constructeurs n'entendaient pas rire avec la sécurité de la nouvelle République. Si le fort n'a probablement jamais été achevé, il a certainement été pillé au fil du temps.
Dans la cour intérieure, un trou a été creusé au beau milieu, nul ne sait pourquoi. « Entre 1989 et 1990, un groupe d'étrangers est venu ici, expliquent des habitants, et ont encerclé le fort. C'est après leur départ que nous avons constaté ce trou. Personne ne sait ce qu'ils cherchaient, ni avec quoi ils sont partis. »
Peu importe le passé, les habitants de Bas-Cap-Rouge veulent aujourd'hui sauvegarder ce monument qui symbolise pour eux la fierté et la dignité d'être haïtien. Afin de permettre aux véhicules d'accéder au morne où est logé fort Ogé, les membres de l'ODESOFO, aidés d'autres volontaires, ont mis la main à la pâte pour réhabiliter la route de plus d'un kilomètre qui mène au bâtiment historique. Auparavant, tous ceux qui souhaitaient visiter le fort devaient gravir la montagne à pied. Aujourd'hui, c'est désormais possible avec un 4x4, l'automobiliste lambda ayant néanmoins intérêt à marcher... Un petit progrès qui stimule encore plus les jeunes du cru (de la zone) à transformer la zone en une destination touristique. Pour ce faire, certains des membres font la promotion du site auprès des touristes dans la ville de Jacmel.
« Nous recevons de plus en plus de touristes et il y a des écoles qui emmènent leurs élèves visiter le fort, souligne Frantz Jean-Baptiste, un autre membre de l'organisation. Nous exigeons un petit droit d'entrée - 50 gourdes par visiteur, 25 gourdes par écolier - afin de réaliser les nécessaires travaux d'entretien. » « Nous entendons utiliser le fort pour développer la zone, c'est certain. Des amis d'un peu partout et même des étrangers supportent notre projet », poursuit-il.
Les jeunes de Bas-Cap-Rouge, et même certains de la capitale du Sud-Est, ne sont pas les seuls à miser sur le fort Ogé. Avant même la mise sur pied du nouveau mouvement associatif, des anciens de la communauté réfléchissaient déjà aux problèmes de la zone.
Gérard Lundi, 62 ans, est l'un de ceux-là et dit supporter à 100% les jeunes. Au début des années 80, il a mis sur pied, en compagnie d'autres habitants du coin, un « conseil communautaire » pour réaliser des travaux de nettoyage sur le site du fort. Les jeunes, eux, veulent aller beaucoup plus loin. S'ils n'agissent pas, personne d'autre ne le fera à leur place. « Nous avons réalisé que le vrai changement dans ce pays repose sur la contribution de chaque Haïtien, affirme Jean-Pierre Joseph. Ici, à Bas-Cap-Rouge, nous essayons seulement de jouer notre partition! »
Valéry Daudier
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121930

L'EDH ouverte aux investisseurs

Le Nouvelliste | Publié le 27 septembre 2013
Robenson Geffrard, New York
Le gouvernement veut en finir avec le black-out. Le Premier ministre renouvelle sa volonté de donner du courant électrique vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Laurent Lamothe ne donne pas de date. Pour atteindre cet objectif, pour le moins ambitieux, les autorités haïtiennes ouvrent les portes de l'Electricité d'Haïti (ED'H) aux investisseurs privés. Appel d'offres à venir !
Ici, ED'H à vendre. Ce n'est pas la privatisation de l'Electricité d'Haïti. Laurent Lamothe rassure. Mais sans des investissements solides dans l'ED'H, personne ne sera au courant de l'électricité et le black-out continuera de régner en maître. A New York, cette semaine, le chef du gouvernement a tenu sa quatrième rencontre sur le dossier avec des groupes économiques « qui sont intéressés à investir dans le domaine de l'énergie en Haïti ».
Les autorités sont à la recherche d'un partenariat public-privé, du genre Teleco - Natcom. Il ne s'agit pas de revenir à l'ancienne forme d'investissement qui consistait uniquement à faire de la production, a ajouté le chef de la Primature dans une conférence de presse vendredi au consulat d'Haïti à New York.
« Nous savons qu'il y a un problème de courant électrique dans le pays, a-t-il reconnu. J'avais dit que mon objectif était de donner du courant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en ce sens beaucoup d'efforts doivent être faits », a-t-il ajouté, soulignant que des investisseurs doivent contribuer à ces efforts. Les paramètres qualité-prix doivent également être pris en considération.
« Dans les semaines à venir, le gouvernement publiera un appel d'offres, a annoncé Laurent Lamothe, qui demandera aux investisseurs privés de venir investir dans le pays en partenariat avec l'ED'H afin qu'ils puissent travailler sur la production, la distribution et la commercialisation du courant électrique. En ce sens, on pourra donner de l'électricité et l'Etat ne sera pas déficitaire comme il l'est aujourd'hui. L'Etat perd des centaines de millions de dollars chaque année. Le pire, nous n'avons pas de courant. »
Selon le Premier ministre, dans la vision d'électrifier le pays vingt-quatre heures sur vingt-quatre, « nous sommes obligés de regarder dans différentes directions », a-t-il dit. Pour relever ce secteur, la Banque mondiale contribue à hauteur de 90 millions de dollars, la Banque interaméricaine de développement (BID) à plus de 30 millions et le gouvernement américain aussi à travers l'USAID. Ces trois grands bailleurs de fonds vont, avec le gouvernement haïtien, définir un plan d'action et de financement afin d'améliorer et d'augmenter la distribution du courant électrique dans le pays, a annoncé le chef de la Primature. « Ils seront en Haïti la semaine prochaine », a-t-il dit.
Personne ne sera exclu dans les pourparlers, a garanti M. Lamothe. « C'est un problème commun qui affecte tout le monde : les investisseurs, ceux qui ont des moyens comme ceux qui n'ont pas, les touristes, les hôtels...Il est temps qu'on s'asseye ensemble afin de résoudre ce problème lié à l'énergie. Je suis très content de voir qu'on a le support de tous les bailleurs de fonds dans ce processus. Bien entendu, la solution n'est pas pour demain, mais elle arrive avec une approche commune. »
Interrogé par Le Nouvelliste sur l'avenir des trois fournisseurs privés de l'ED'H déjà sur le terrain, Laurent Lamothe les rassure. « Ils seront invités à prendre part à ce que nous faisons, a-t-il dit. Le processus sera ouvert, c'est pourquoi nous parlons d'appel d'offres. D'ailleurs, nous voulons travailler avec eux, mais dans une formule gagnant-gagnant. La formule actuelle n'est bonne ni pour eux, ni pour l'ED'H, ni pour le pays... »
Laurent Lamothe a souligné que la compagnie est en faillite et ne couvre que 25% du territoire national. On perd 70% de l'électricité après l'avoir acheté des fournisseurs, a-t-il dit, et l'ED'H ne peut recouvrir que 40% de sa clientèle. De plus, il y a le vol d'électricité sur le réseau.
Le Premier ministre a indiqué que des investisseurs étrangers comme nationaux sont intéressés au dossier de l'ED'H. Outre les avantages dans l'importation du riz en Haïti, 40% moins cher sur le marché, le chef de la Primature envisage de coopérer avec le Vietnam dans le secteur énergétique. Ce pays, a souligné Lamothe, produit 30 000 mégawatts à environ 15 centimes par kilowatt/heure alors qu'en Haïti il est situé entre 23 et 35 centimes. Laurent Lamothe a rencontré, vendredi, à Manhattan, son homologue vietnamien sur le dossier.
Dans le même registre, le projet de l'Artibonite 4C, qui consiste dans la construction d'une centrale hydroélectrique d'une capacité de 32 mégawatts, n'est pas tombé à l'eau. En tout cas pas totalement.
A New York, Laurent Lamothe a abordé le dossier avec les autorités brésiliennes. En ce sens, le Brésil va tenir une rencontre sur le sujet le mois prochain avec, entre autres, la BID. Les autorités haïtiennes veulent à tout prix rendre l'ED'H rentable et efficace. Une compagnie dans laquelle le Trésor public dépense beaucoup d'argent pour produire surtout du black-out.
Robenson Geffrard, New York
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121935

Experts fear crisis over ruling stripping citizenship from Haitian-Dominicans

Published September 27, 2013Associated Press
SANTO DOMINGO, DOMINICAN REPUBLIC – Experts warned Friday that a Dominican court decision to strip citizenship from children of Haitian migrants could cause a human rights crisis, potentially leaving tens of thousands of people stateless, facing mass deportation and discrimination.
Officials promised to create a path to Dominican citizenship, but gave no details about how it would work or who would be covered.
The ruling by the Constitutional Court is final and gives the electoral commission one year to produce a list of people to be excluded from citizenship.
The decision applies to those born after 1929 — a category that overwhelmingly includes descendants of Haitians brought in to work on farms. It appears to affect even their grandchildren, said Wade McMullen, a New York-based attorney at the Robert F. Kennedy Center for Justice & Human Rights.
A U.N.-backed study released this year estimated that there are nearly 210,000 Dominican-born people of Haitian descent and roughly another 34,000 born to parents of another nationality.
Many of those "are now effectively stateless," McMullen said. "We really don't know what's going to happen to those people ... Based on what the Dominican government is saying, these people are not Dominican citizens and will have to leave and effectively go to Haiti, where they are also not citizens. It creates an extremely complicated situation."
The majority of them don't have Haitian citizenship, have little or no ties to Haiti and likely don't speak Creole, he said. Getting Haitian citizenship can be complicated too because it is difficult to comply with requirements to prove descent from a Haitian national.
Roberto Rosario, president of the electoral commission, insisted that the government is not denying anyone the right to a nationality, saying people would be able "to legalize themselves through the national legalization plan."
However, that plan has not yet been created, despite a 2004 immigration law that called for it, and it was not clear who would be covered.
Once the plan is created and the electoral commission turns in its list, it will take no more than two years for legalization, said Immigration Director Jose Ricardo Taveras, member of a nationalist party that has long complained about the "Haitianization" of the Dominican Republic.
"Far from remaining in limbo like some critics are arguing, (they) will for the first time benefit from a defined status and identity without having to violate the law," he said.
Meanwhile, the military announced that it had deported 47,700 Haitians caught entering the country in the past year, more than double the nearly 21,000 deported in the previous year.
Roxanna Altholz, associate director of the International Human Rights Clinic at the University of California Berkeley School of Law, said she was concerned about how the Dominican Republic has very deep roots of violent racism against Dominican-Haitians and Haitians.
"Are they going to do summary expulsions? Is the Dominican Republic going to conduct raids? I don't know how they're going to implement this decision," she said.
The Dominican government is currently analyzing the birth certificates of more than 16,000 people, while electoral authorities have refused to issue identity documents to 40,000 people of Haitian descent.
"To all of a sudden be told no, you're not Dominican, it's very frustrating," said Elmo Bida Joseph, a 21-year-old student who said he was denied his ID and a copy of his birth certificate because he was born to Haitian migrants.
"All my dreams have been broken," said Bida, a baseball player who needed those documents to enroll in a baseball academy.
Now he worries he'll be deported.
"I feel that's around the corner. That in any moment I'll be detained and they'll send me to Haiti," he said.
David Abraham, a law professor at the University of Miami, said the decision was part of a larger effort to keep Haitians from entering the Dominican Republic and to encourage self-deportation of those already here.
He cited the racial differences between the predominantly black Haitians and mixed-race Dominicans as well as Haiti's plight as one of the world's poorest countries.
"The fear of the Dominican Republic, of being pulled down to the level of Haiti economically and the 'blackening' of the country, has been an obsession of Dominican politicians for well over a century," he said.
Spanish-speaking Dominicans and Creole-speaking Haitians share the Caribbean island of Hispaniola and have a long history of conflict and tense relations.
The office of Haitian Prime Minister Laurent Lamothe declined to comment about the ruling. The Dominican government estimates that some 500,000 people born in Haiti live in the Dominican Republic.
Until 2010, the Dominican Republic automatically bestowed citizenship to anyone born on its soil. But that year, the government approved a new constitution stating that citizenship will be granted only to those born on its soil to at least one parent of Dominican blood or whose foreign parents are legal residents.
"The impact could be truly catastrophic," said Jorge Duany, an anthropology professor at Florida International University who has studied the migration of Dominicans in the Caribbean. "They are stigmatizing an entire Haitian population."
http://www.foxnews.com/world/2013/09/27/experts-fear-crisis-over-ruling-stripping-citizenship-from-haitian-dominicans/ ___ Danica Coto reported from San Juan, Puerto Rico. AP writer Trenton Daniel in Port-au-Prince, Haiti, contributed to this report.

Laura Carmichael visits Haiti on charity trip

DOWNTON ABBEY star LAURA CARMICHAEL has told of her heartbreak after travelling to Haiti this week (ends29Sep13) to meet orphans and survivors of the 2010 earthquake which ravaged the nation.
Published: Sun, September 29, 2013
The actress, who plays Lady Edith on the hit period drama, flew to the country on a charity mission organised by The Haiti Hospital Appeal, visiting a 70-bed medical centre in Cap-Haitien, which treated 11,000 patients last year (12).
Carmichael admits she was "truly humbled" after witnessing the efforts of doctors who have set up special units to help locals cope after the devastating disaster.
In a column for the Sunday Mirror, she writes, "In the paediatric unit I was introduced to a fragile abandoned baby struggling for life. Bety had the life-threatening condition ¬hydrocephalus. As she was placed in my arms, I could feel my heart beating through my chest. Despite (the doctor's) valiant efforts, this baby had a minimal chance of survival. In the U.K., hydrocephalus can usually be controlled. It was the first of many times I had to take a breath to stop the tears."
She adds, "While they will do everything in their power to save this fragile life, the medical team explain that it's common for children to die needlessly every day. The children treated at this paediatric unit at least stand a chance."
Carmichael is calling on her fans to give generously to a new initiative she is backing: "I'm now helping to launch
A Royal Birth - a campaign to provide women and babies in Haiti with safe births. Coming here has challenged me. I realise that like many others I had moved on too quickly from the ¬devastating images of 2010. Sunday Mirror readers were ¬incredibly generous at pledging support in the aftermath of the ¬quake, but the country needs our help now more than ever."
http://www.express.co.uk/news/showbiz/433148/Laura-Carmichael-visits-Haiti-on-charity-trip

Pamela Anderson to Run the New York City Marathon for Haitian Relief

By MAGGIE COUGHLAN
09/29/2013 at 12:30 PM EDT
Pamela Anderson announced her plans to run the ING New York City Marathon on herTwitter account on Sunday – all in the name of a good cause.
"I'm running the New York Marathon this year and raising funds for the J/P Haitian Relief Organization," she Tweeted.
Spanning across the five boroughs, the Marathon takes place Nov. 3, leaving Anderson just over a month to raise funds to support J/P HRO, an organization that aims to save lives and bring sustainable programs to the Haiti following the earthquake of 2010.
On her fundraising page, Anderson, 46, wrote, "I'm running the New York Marathon ... (Can you believe it?). Together, I hope we can raise at least $500,000 and make a huge impact in this magical country ... keep checking my page and Facebook and Twitter to find out about all sorts of contests I'll be running from now until November – I will give updates on my training too."
The actress then adds a list of reasons as to why she's supporting Haiti.
"Poorest Country in the Western Hemisphere. Just a one-hour flight from Miami. How are we not more involved? Desperate need for things we take for granted – clean water, safe school structures, medical facilities, emergency rooms, reforestation possibilities – conservation, education. Organic products allowed into Free trade market (mangoes, coffee, vanilla, vegetables). The opportunities are endless."
She adds, "To spend time in Haiti is to fall in love with Haiti. The magic of this country ... The people ... The humility ... Pride. Musicians, athletes and Artists. It has been heartbreaking to witness the poverty among people in what should be a very rich country."
She continues, "I was in Haiti shortly after the earthquake to help with local farms and food distribution in tent camps. I visited J/P HRO when it was in its beginning stages. I brought cold beer through rubble-covered streets to volunteers who were working long days surrounded by dust and death. I have known Sean [Penn] a long time ... I love him dearly. I think many people shine in Haiti. They Jumped. Took Action. Made the decision to help ... What if we ALL had the nerve? I think deep down we all do ... It feels good to help. And it heals us too."
http://www.people.com/people/article/0,,20740256,00.html

Haiti discovers the self-portrait

Three years after Haiti's devastating earthquake, New York-based photographer Andy Lin has taken his Self-Portrait Project to the camps for those displaced by the disaster of January 2010
The Self-Portrait Project is, according to its creator Andy Lin, a "glorified photobooth": it works by a camera shooting through a two-way mirror, the subject taking their own photo via a remote control. The result, he argues, is a uniquely honest picture: "You can't be dishonest in a picture you take of yourself, even if you're trying to portray yourself as something else."
New York-based photographer Lin has amassed more than 300,000 self-portraits in the four years he has been taking his project to parties and NGO events in his city. But when an opportunity arose earlier this month to go to Haiti, he grabbed it with both hands: "I have been wanting to use the Self-Portrait Project in the context of social change, because it allows the subject control of their own image," he says. "I've been wanting to go somewhere where people have been marginalised, or victimised, or forgotten, to remind the world beyond that they're there."
Working with Haitian housing activist groups Frakka and Under Tents,the Self-Portrait Project was set up in four encampments and shantytowns: Grace Village, Cité Soleil, Mozayik and Solino. More than 280,000 Haitians are still living in camps, three and a half years after the earthquake that struck their country. They live without clean water, at risk of cholera and crime, and with the constant threat of eviction. Lin wants to exhibit these images to raise awareness of their plight.
He sees the project as a powerful tool of self-expression, each participant presenting themselves as they wish to be seen. "It's not like me as a photojournalist, going in there and asking, 'Hey, who here was raped? Can I take your photo?' The camera was set up in each camp only after the agreement of a council of residents. At first Lin's team faced scepticism. "But once we set up and people realised we weren't trying to exploit them, they became a lot more open.
"We took a printer, and I printed out a photo for everyone who participated. It's not a lot, but we left something for the communities." "The kids were full of life," commented Teresa Lopes, who accompanied the project to Haiti on behalf of Pink Stone, the foundation that funded it. "There was only one camp we went to – Cité Soleil, the largest and most dangerous shantytown – where you could see fear on their faces. Three days earlier someone had been shot, their body left burning. Every night there is gunfire, the bullets go whizzing over their makeshift plastic tents. The kids dig holes and hide in them, because that is the only way they can feel safe."
Some people didn't see the point of the project at first, Lopes says: "Many of the Haitians in camps haven't seen themselves in a long time – I know some people don't even own a photograph of themselves; people hadn't seen the way they looked in so long."
"Pretty much every person I talked to had a similar story," Lin adds. "Almost everyone had had a family member die, they'd lost their houses, they were out of jobs. In Grace Village, there were some adolescent men, who were sceptical about what we were doing. They spoke perfect English, and one of them had been to Miami University. He'd come back to Haiti, got caught up in the earthquake, and now he couldn't leave."
These self-portraits have a unique vibrancy about them; most of the subjects have chosen to smile, a testament to their resilience. And while these Haitians have little power over their daily lives, for those few seconds they were in control.
http://www.theguardian.com/artanddesign/2013/sep/29/haiti-selfie-self-portrait-project

vendredi 27 septembre 2013

Encuentre al haitiano detrás de su apellido "dominicano" consultando esta lista

Hace unos años, exactamente los días 18 y 25 de enero de 1999, el historiador Frank Moya Pons escribió en la desaparecida revista Rumbo dos artículos que cobran actualidad en estos días. El primero, “Raíces haitianas en Santo Domingo”, aparecido en la edición 259, comienza diciendo: “El ferviente antihaitianismo de muchos dominicanos les ha hecho olvidar los lazos de sangre que ligan a numerosos habitantes de una y otra parte de la isla, y ha contribuido a la ocultación de un hecho fácilmente constatable”.
Bien provisto de datos históricos, Moya Pons describe cómo se establecieron estos lazos. Y menciona entre las relaciones que contribuyeron a anudarlos la unión de campesinos y funcionarios haitianos del gobierno de Boyer, para entonces “administrador del Estado en la antigua colonia española”, con mujeres dominicanas.”.
El historiador cita un primer ejemplo, el de la familia Despradel, asentada en La Vega durante la dominación haitiana, cuando llegó a esa provincia Saint-Julian Despradel o “Des Pradères”, “dejando una distinguida descendencia que ha dejado importantes huellas políticas y culturales en la vida dominicana”. ”.
“El ferviente antihaitianismo de muchos dominicanos les ha hecho olvidar los lazos de sangre que ligan a numerosos habitantes de una y otra parte de la isla, y ha contribuido a la ocultación de un hecho fácilmente constatable”.”.
Párrafos adelante, continúa mencionando apellidos de linaje haitiano: Montás, Chevalier, Leger, Doñé, Calier, Dipré, Lapaix, Garó, asentados en San Cristóbal, “que llegaron al país mientras la isla estuvo unificada bajo el gobierno de Puerto Príncipe”. ”.
“Además de estos, existen otros numerosos apellidos diseminados por todo el país que apuntan a un reconocido origen haitiano como los Hereaux de Puerto Plata, los Thevenín de Azua, los Diloné de La Vega, los Dubal de San Juan de la Maguana, los Beltré de Santo Domingo y los Lespier de Navarrete”. ”.
Moya Pons añade un dato interesante para la comprensión del fenómeno que describe: “La dominicanización de los apellidos se aceleró después de la matanza de haitianos perpetrada por Trujillo y sus colaboradores en 1937 pues a partir de ese año nadie con apellido haitiano podía sentirse seguro en la Repúbliva Dominicana”.”.
El segundo artículo, publicado el 25 de enero en el número 260 de Rumbo, es mucho más abundante en datos. Titulado “Apellidos haitianos (y franceses) en Santo Domingo”, su primer párrafo alude a la ignorancia con la que muchos dominicanos acometen su propia genealogía. ”.
“Es frecuente oír a muchos dominicanos que descienden de haitianos, pero que desconocen su origen, hablar de buena fe acerca de sus supuestos antepasados franceses sin saber que sus apellidos llegaron al país desde Haití”, dice Moya Pons.”.
Por efecto del miedo aludido en el artículo anterior, la grafía de muchos de estos apellidos fue transformada por sus portadores. Así Vincent se convirtió en Benzán, Bazile en Bazil, Vraiment en Bremón, Montaigne en Montaño, Nanette en Nanita, Marcelin en Marcelino, Lebrun en Lebrón, D’Hotel en Dotel, Coicu en Coiscou, Poujol en Pujol. “La dominicanización de los apellidos se aceleró después de la matanza de haitianos perpetrada por Trujillo y sus colaboradores en 1937 pues a partir de ese año nadie con apellido haitiano podía sentirse seguro en la Repúbliva Dominicana”. ”.
“La determinación exacta de las familias dominicanas de ascendencia haitiana tal vez nunca pueda completarse debido al ocultamiento de sus orígenes que han realizado muchas de estas familias luego de su llegada a la República Dominicana”, apunta Moya Pons.”.
Copiamos a continuación los ejemplos que provee el historiador en este artículo. A :Alí, Antoine, Aquino, Arnaud,”.
B : Baret, Bazil, Belliard, Beltré, Benoit, Benzán, Benzant, Bergés, Bernard, Bidó, Biné, Binet, Bisonó, Blanchard, Bonnet, Bonet, Bonetti, Borbón, Brazobán, Buret, Bourget, Boyer, Bremón, Bretón.”.
C : Cadet, Caró, Cepín, Cerdá, Chanlatte, Cherry, Chevalier, Cifré, Clairot, Coiscou, Coradín, Corniel, Cornielle, Corporán, Cruceta.”.
D : Dalmasí, Deveaux, Deetjen, Desangles, Deschamps, Despradel, Deveaux, Difú, Difús, Difut, Diloné, Diplán, Dipré, Diroché, Doñé, Dotel, Dubeau, Doucoudray, Dupré, Durán, Durocher, Durval, Duval, Duverliet.”.
F : Fabián, Fabré, Feliú, Florián, Florimón, Fourment, Frinán, Frómeta.”.
G : Gatón, Gautreau, Germosén, Gerón.”.
H : Herasme, Herrand, Heureaux, Holguín, Husmeau,”.
I : Isidor”.
L : Labourt, Lachapelle, Lacrespaux, Lafontaine, Lapaix, Larancuent, Lascrepaux, Lasosé, Laucer, Lebrón, Leger, Lemoine, Lespier, Luperón, Lusón.”.
M : Mañón, Marcelin, Michel, Milor, Minier, Mondesí, Mondesir, Monegro, Montaño, Montás, Moquete, Morbán, Moreau, Moreta, Moronta, Morrobel.”.
N: Nanita, Nina, Noel, Noesí, Nohesí”.
O : Ogando, Oguís,”.
P : Pagán, Paul, Paulino, Payán, Payano, Peignand, Pelletier, Peñaló, Pepén, Pepín, Pierret, Pochet, Pontier, Pujol, Pradel.”.
R : Renville, Riché, Richiez, Ricourt, Rivière, Román, Rondón, Roseaux, Rosón, Royer”.
S : Saint-Hilaire, Saladín, Salcé, Saneaux, Santos, Sarubí, Sención, Severino, Silié, Soñé, Souffront, Suberví,”.
T : Thevenín,”.
U : Ubén”.
V : Valette, Viau, Vincent”.
La lista no es exhaustiva sino enunciativa. Habla, simplemente, de la historia. http://www.7dias.com.do/index.php/noticias/148827/Encuentre_al_haitiano_detras_de_su_apellido_dominicano_consultando_esta_lista

Haïti-USA :Toms shoes en Haïti pour produire des chaussures

Jeudi, 26 Septembre 2013 12:14 FA/HPN
Le fondateur de l’entreprise américaine « Toms Shoes » a annoncé mercredi à New-York que sa compagnie spécialisée dans la confection de chaussures, allait investir 10 millions de dollars en Haïti dans la construction d’une manufacture de chaussures.
À l'heure actuelle, les chaussures Toms sont fabriquées en Argentine, en Chine, au Kenya et en Ethiopie. La société cherche ardemment à produire un minimum de 1/3 toutes ses chaussures dans les régions géographiques où ses chaussures sont livrées. Pour Haïti, Toms a pris un contrat de 5 ans pour produire des millions de ses chaussures et soutenir la croissance de l’industrie de la chaussure haïtienne.
« Nous sommes vraiment fier et heureux de prendre cet engagement, et nous ne serions pas dans cette position si ce n'était pas pour le leadership et l'inspiration en cours du Président Clinton » a déclaré Blake Mycoskie en marge de la réunion Clinton Global initiative à Manhattan.
« Il y a trois ans, Bill Clinton m'a demandé d'aider à soutenir la population Haïtienne et Toms a répondu en donnant des centaines de milliers de nouvelles paires de chaussures pour les enfants dans le besoin. Aujourd'hui, notre attachement à Haïti est d'autant plus grand, et nous sommes impatients de la création d'emplois et d'opportunités en Haïti au cours des prochaines années. »
L'Engagement final de Toms a été élaboré sur plusieurs mois, la compagnie fondée en 2006 a travaillé en étroite collaboration avec le bureau du Président de la présidence haïtienne, la Primature, le Ministre du Commerce et de l'Industrie, le Centre de Facilitation des Investissements et le Conseil Consultatif d'Haïti sur la croissance économique et l'investissement.
TOMS Shoes est une entreprise américaine basée à Santa Monica, Californie, mais aussi une association humanitaire, Friends of TOMS. TOMS a fait une promesse : pour chaque paire vendue, une paire est offerte à une enfant dans le besoin.
http://www.hpnhaiti.com/site/index.php/hait-diaspora-trait-dunion/new-york/10543-haiti-sua-toms-shoes-en-haiti-pour-produire-des-chaussures

Trois ans après le séisme, les investisseurs restent frileux en Haïti

Par Dominique Cettour-Rose
Les autorités haïtiennes recherchent désespérément près de 20 milliards de dollars d'investissements directs pour redresser leur économie. Trois ans après le séisme qui a fait 250.000 morts, Haïti conserve une image négative auprès des investisseurs étrangers. En raison notamment de l'instabilité politique chronique et du niveau de violence.
En Haïti, plus de 70% de la population active est au chômage et la majorité des habitants vit avec moins d'un dollar par jour. Dans un climat économique désastreux, le Conseil consultatif présidentiel pour le développement économique et l'investissement (CCPDEI) a fait les comptes. «Haïti a besoin de 20 milliards de dollars d'investissements directs pendant cinq à dix ans pour devenir un pays émergent», a estimé l'industriel haïtien Grégory Mevs, qui codirige l’institution avec l'ancien président américain Bill Clinton.
«Nous avons besoin de 3 milliards de dollars d’investissement dans le secteur de l’énergie et de près de 4 milliards dans le secteur portuaire», a précisé Stan Wojewodski, le conseiller spécial de Grégory Mevs. D’autre part, le CCPDEI devrait signer prochainement avec la «Deutsche Bank» et le fonds Yunus, un accord pour un fonds de 1 million de dollars en faveur des PME haïtiennes.
«L'opinion internationale sceptique» Durant ces trois dernières années, les investissements directs étrangers (IDE) ont progressé de 20%, affirmait récemment le directeur général du Centre pour la facilitation des investissements (CFI) Me Georges Andy René. Même à ce niveau, les IDE restent largement insuffisants pour donner une nouvelle impulsion à l’économie haïtienne.
Selon le CFI, seuls 200 millions de dollars ont été investis dans le pays au cours de l’année 2012. Soit une hausse de 180% par rapport à l’année précédente, note M. Mevs qui estime que «le pays bouge, mais l'opinion internationale reste sceptique».
http://geopolis.francetvinfo.fr/les-investisseurs-etrangers-restent-frileux-en-haiti-23167

Haïti, l'île martyre

Par Laurent Godé
Source Le Figaro Magazine
Il n'y a que dans le monde des songes où la peur et la beauté se côtoient ainsi.» C'est de cette façon que la photographe américaine Maggie Steber définit ce qui, pour elle, est l'essence de Port-au-Prince. Nous la croisons, Gaël Turine et moi, à notre arrivée, sur la terrasse du vieil hôtel Oloffson. Ici, le cauchemar peut, en quelques secondes, basculer en rêve et inversement. A tout moment, la laideur peut faire place à un instant inoubliable de lumière.
Port-au-Prince est une ville où les inégalités sont criantes. Elles s'inscrivent dans une géographie implacable: en haut, les seigneurs, en bas, le peuple des oubliés. Dans la ville basse, le long de la côte, les quartiers pauvres: Martissant, La Saline, et le tristement célèbre quartier de Cité-Soleil, considéré comme le plus grand bidonville de la Caraïbe. Un peu plus loin de la côte, le centre historique, avec le palais présidentiel détruit, la place du Champ-de-Mars, la grande rue. Les gravats ont été déblayés, mais il y a encore beaucoup d'immeubles en lambeaux, vides, comme des structures fantômes. En haut, enfin, sur les collines qui surplombent la ville basse, les quartiers plus chics, comme Pétionville ou Montagne Noire. Là, la vue est belle. Les rues sont propres. Certaines villas sont bordées d'immenses jardins en terrasse… A Port-au-Prince, plus on monte, plus on est riche. La misère reste en bas, dans la poussière des rues non goudronnées et le tumulte de la foule. Dans la ville basse, il faut faire un effort d'imagination pour tenter de retrouver les vestiges de l'époque où Port-au-Prince était «la perle des Antilles». Epoque mythique d'avant les Duvalier où les écrivains et les acteurs américains, les fortunés de ce monde venaient ici pour jouir du soleil avec volupté, comme aujourd'hui ils vont à la Barbade où à Saint-Barthélemy.
Que reste-t-il de ce passé de carte postale? Les maisons gingerbread, çà et là, dans les quartiers de Pacot ou de Turgeau, ces grandes villas tout en bois, construites au début du XXe siècle dans un style victorien, avec terrasse et balcon, et qui trônent aujourd'hui, un peu dégarnies, comme de grandes ossatures à l'abandon. Pour le reste, Port-au-Prince n'a plus rien d'une perle: l'agrandissement constant de sa population provoqué par l'exode rural a fait exploser tous les schémas d'urbanisation, et le séisme a achevé de transformer la ville en chaos urbain. En Haïti, tout ne commence ni ne finit avec Goudou Goudou, le séisme du 12 janvier 2010. Plus de trois ans après la tragédie qui a fait environ 300.000 morts, le pouvoir politique commence à vouloir décrocher l'image du pays du tremblement de terre. Il faut rassurer les investisseurs. On déblaie. On reconstruit. La ville oscille entre désir de normalité et besoin de recueillement. Dans le quartier de Saint-Gérard, autour d'un monument commémoratif qui a été érigé par les gens du quartier, le travail de deuil se poursuit. Une femme est venue de Miami et le groupe se retrouve autour du petit kiosque blanc pour écrire sur les plaques du monument un nouveau nom: celui de la sœur de cette femme, morte ici trois ans plus tôt. Si le séisme a frappé, c'est pour punir Haïti
Plus loin, à côté de la cathédrale nouvelle qui s'est en partie effondrée et reste à ciel ouvert, quelque 200 personnes assistent à un prêche en mémoire des victimes. Il y a du monde, mais ce n'est pas non plus une foule infinie. La voix de l'évêque monte et essaie de réchauffer l'assistance. Lorsqu'elle martèle: «Ayiti pap pourri, Ayiti pap péri», on entend des grondements approbateurs dans l'assemblée ; mais plus tard, on est sidéré d'entendre que si le séisme a frappé Haïti, c'était pour punir le pays de ses péchés. On en est encore là: le châtiment divin. On ne parle pas de plaque tectonique, de misère, de la nécessité d'un urbanisme pensé, contrôlé, de normes de sécurité, non, on parle du courroux du ciel devant la débauche des hommes. Et à ces mots, à nouveau, un grondement approbateur monte de l'assemblée. Partout, dans la ville, on remercie Dieu, sur les murs, les voitures, les devantures d'échoppe. Le séisme, étrangement, n'a pas rompu le lien entre les Haïtiens et la religion, il semble même l'avoir renforcé. Derrière la cathédrale, à l'endroit où une grande croix est restée debout, les femmes s'accrochent aux barbelés, les bras en l'air, et dansent doucement en murmurant le nom de Jésus. Le malheur et l'injustice ne rendent pas nihilistes à Port-au-Prince, ils accroissent la ferveur.
Plus tard dans la journée, une nouvelle stupéfiante nous parvient: «Ils démolissent le camp de la place Sainte-Anne.» Nous nous précipitons là-bas. Depuis 2010, cette place du centre-ville bordée par le lycée Toussaint-Louverture abrite un camp de réfugiés. Les autorités de la ville ont tout mis à bas. La place n'est plus qu'un immense terrain jonché de détritus: briques cassées, planches de bois arrachées. Sur ce qui étaient les portes ou les murs de ces petites habitations, on peut encore lire ces trois mots: «A 2 Moli» (à démolir). C'est un spectacle de désolation. On enjambe les ordures, les vieilles affaires, les bouts de bois. La colère le dispute à l'effondrement. Comme nous le dit un voisin, furieux, au bord des larmes, descendu par solidarité avec les réfugiés: «Je les connais ces gens. Nous étions ensemble le jour du tremblement de terre. J'ai perdu ma femme il y a trois ans. Nous étions tous là… ensemble… On ne peut pas les traiter comme ça…» Il ne reste plus qu'une seule baraque debout. A l'intérieur, une petite fille de quatre jours. Combien de temps laisseront-ils cette habitation debout?…. La mère, à l'intérieur, veille sur son enfant, muette. Elle nous regarde avec des yeux lents dans lesquels on voit toute la résignation du monde. Ils ont tout cassé. Pendant deux heures. Pour dégager la place.
Les autorités disent que chaque famille a reçu un coupon qui leur permettra de toucher 20.000 gourdes (l'équivalent de 400 €) pour se reloger quelque part. Mais tous, au milieu des débris, nous disent la même chose: que la distribution des coupons a été aléatoire, que beaucoup n'en ont jamais vu la couleur… A la question: où dormirez-vous ce soir?, ils sont nombreux à montrer du doigt l'église Sainte-Anne. Il ne reste plus que deux murs debout, mais les habitants de Port-au-Prince semblent continuer à penser que malgré le toit effondré, il y fait plus chaud qu'ailleurs. Nous les laissons derrière nous lorsque la nuit tombe. Personne ne nous avait dit qu'il pouvait y avoir pire que de perdre sa maison dans un tremblement de terre, pire que de vivre trois années durant dans des conditions de fortune au milieu d'un camp de réfugiés miséreux, il y a encore ce jour où l'on met à bas votre baraque de tôles et où il ne vous reste que le ciel sur votre tête et ces trois mots qui résonnent avec la grimace du cauchemar: «A 2 Moli».
Les ombres de Haïti ne sont pas toutes liées au séisme. Ce sont parfois des fantômes du passé qui viennent hanter les rues sans que l'on sache si elles le font comme des âmes errantes ou par désir de menacer l'avenir. Et si la terre, en secouant la ville, avait tout réveillé? Tout se mêle ici: le passé, le présent. Dans les jours qui ont suivi le séisme, les vieux démons de Haïti ont tous voulu revenir au pays: Jean-Claude Duvalier, le 16 janvier, six jours après la tragédie. Jean-Bertrand Aristide, le 17 mars 2011, quatorze mois plus tard. Comme si tout ressurgissait. Et c'est peut-être ce qui frappe ici, dans les rues de Port-au-Prince: à quel point les différentes strates d'histoire s'empilent, se chevauchent, se côtoient dans une étonnante proximité. Tout se passe comme si l'urgence de vivre, les difficultés quotidiennes faisaient concurrence à la mémoire citoyenne.
Nourrie par les difficultés,l'amnésie politique est partout
Dans le quartier de La Saline, un des plus pauvres de Port-Au-Prince, tristement connu pour être un des lieux où Aristide recrutait ses «chimères», un vieux monsieur qui nous sert de guide nous montre les logements sociaux construits à cette époque et ajoute sur un ton définitif: «Aristide, meilleur Président»… Chaque jour, les journaux se font l'écho du probable abandon des accusations qui pèsent sur Jean-Claude Duvalier par le juge chargé du dossier… L'amnésie politique est partout, nourrie par la difficulté de la vie et par l'illusion que les temps d'avant étaient meilleurs. On repense alors aux mots de la photographe Maggie Steber. Oui, on bascule sans cesse, dans ce pays, du cauchemar au rêve, de l'effrayant au saisissant. Nos promenades dans les rues de Port-au-Prince peuvent se résumer à une série de visions étranges, oniriques ou terrifiantes.
Comme ces enfants du quartier de Martissant que l'on a regardés longtemps jouer au bord de l'eau, dans les détritus, joyeux et beaux, jusqu'à ce que l'on découvre, à nos pieds, un crâne humain. Et personne autour de nous ne connaissait l'histoire de ce crâne, ni ne s'en souciait vraiment… Cet homme qui nettoyait les tripes d'animaux dans une eau immonde, et qui, son travail achevé, mit sa marchandise dans une brouette, puis, pris d'une soudaine idée, revint sur ses pas et installa avec de la corde la tête d'un veau à la proue de sa brouette et partit ainsi - vision étrange - dans un grand éclat de rire… Port-au-Prince est là, dans ces contractions étonnantes qui disent quelque chose de la folie, de l'errance, de la violence, mais pas de façon articulée, par images successives, par chocs sensoriels…

Et malgré tout, ce qui nous frappe, c'est que toutes les personnes que nous avons rencontrées dans ces quartiers d'enfer nous ont parlé avec une politesse qui semblait presque incongrue, des mots choisis, dénotant un réel regard sur leur situation. Il y a ce jeune homme de 24 ans, rencontré au cœur du bidonville de Cité-Soleil, qui nous dit d'une voix douce:«J'ai 24 ans mais je me sens vieux…», et à son regard, on le croit. Ici, l'espérance de vie est de 55 ans pour les femmes et de 53 ans pour les hommes.
Il y a aussi cette femme, dans le quartier de Jalousie, qui nous interroge sur ce que nous écrirons et finit par demander que l'on ne parle pas que des choses mauvaises. Et lorsqu'on l'interroge à notre tour sur ce qu'elle dirait pour souligner les points positifs de cette ville, il y a ce long silence, un sourire gêné et cette phrase: «Je ne sais pas… c'est difficile…», comme une abdication face à la difficulté des jours.
Et pourtant, ils ont raison. La lumière existe à Port-au-Prince. Elle est même partout. Dans ce qui peut paraître futile mais qui ne l'est pas: l'élégance des gens. Dans ces rues polluées, aux embouteillages énormes, où la moindre promenade vous couvre de poussière, les élèves des écoles sont toujours impeccables dans leurs uniformes. Il faut s'imaginer ce que cet effort représente au quotidien dans des familles où il n'y a pas l'eau courante, où on ne possède pas forcément un fer à repasser. Et pourtant, les enfants ont des chemises blanches et sont tirés à quatre épingles. La lumière, elle est dans les yeux de Viviane Gauthier, lointaine descendante de Dessalines, arrière-petite-fille du président Florville, installée dans une magnifique maison gingerbread depuis 1932. Qui a vu défiler tant de choses, avec ses cheveux blancs, son chemisier blanc, son short bleu et qui continue, à l'âge de 94 ans, à donner des cours de danse sur la grande terrasse où elle a fait installer une barre fixe. On la regarde, cette figure atemporelle, se tenir droite et faire bouger ses épaules au rythme des tambours…
La lumière existe dans cette ville. Elle est fragile, sans cesse menacée, mais c'est peut-être ce qui la rend si intense. Elle est dans les allées étroites du grand marché de la Croix-des-Bossales où tout se vend, les vêtements, les épices, le charbon, où les Blancs, à l'époque de la colonisation, vendaient les esclaves, où tout se mêle dans un capharnaüm inimaginable et où le visiteur est sans cesse bousculé, dépassé, comme si le temps, ici, ne pouvait couler que de façon frénétique, parce qu'il est urgent de vivre.
Pour la plupart d'entre nous, Haïti est le pays maudit, celui qui a vécu tous les malheurs dans une accumulation effrayante: les dictatures, le séisme, le choléra, les ouragans… Et comment nier cette succession objective d'épreuves. Mais je veux me souvenir de la saine colère du grand écrivain Lyonel Trouillot lorsqu'on lui parle de malédiction. La malédiction, c'est le fatum, et il n'y a plus qu'à baisser la tête. La malédiction, c'est une insulte à l'action politique, à la révolte citoyenne. Il a raison. Le peuple haïtien mérite mieux. Mieux que l'idée qu'il serait sur terre pour tout endurer. Mieux que l'idée qu'il est puni pour ses péchés. Mieux que cette inégalité sociale révoltante qui ronge son avenir. Au moment où l'avion décolle, on sait qu'on a été changé par ce voyage et on remercie les ombres de Port-au-Prince qui ont déposé en nous un peu de leur lumière et de leur puissante dignité.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/27/01003-20130927ARTFIG00286-haiti-l-ile-martyre.php

mercredi 25 septembre 2013

Faune marine/ Ecologie...Pas de pitié pour les carettes à Grand-Boucan

Le Nouvelliste | Publié le 24 septembre 2013 Claude Bernard Sérant
Elle parcourt, la carette, des distances considérables pour venir à Grand-Boucan! Cette espèce de tortue en voie de disparition est appréciée dans ce coin perdu de la presqu'île des Nippes pour sa chair tendre.
Une impressionnante tortue se débat pour retourner dans la mer, son milieu naturel.
Les pêcheurs rient de bon cœur. Ils font le clown avec le reptile marin qu'ils retournent sur sa carapace bombée. C'est une bonne prise pour un matin tranquille à Grand-Boucan, commune de l'arrondissement des Barradères, à proximité de la Grand'Anse, aux confins de la presqu'île des Nippes.
« Une carette ! », s'écrie un jeune pêcheur devant des curieux agglutinés au bord du rivage aux allures de vaste décharge publique. Il examine la pauvre bête sous toutes ses coutures. Chose certaine, la carrière marine de celle-ci se termine dans ce coin perdu baigné par le golfe de la Gonâve.
Une marchande de restauration rapide se propose d'acheter la carette, une espèce en voie de disparition. « 1 000 gourdes pour cette tortue ! », lui réclame le pêcheur. Finalement, les deux compères arrivent à s'entendre pour un montant misérable en regard d'une si impressionnante espèce marine : 500 gourdes !
Une grande victime de la prédation humaine
Vers midi, la viande de la tortue de mer remplit deux grosses chaudières. La marchande estime avoir réalisé une bonne affaire car, à Grand-Boucan, la viande de carette est très prisée...
Comme sa sœur la tortue-luth, la carette est une grande victime de la prédation humaine à Grand-Boucan. « Si nous ne prenons pas un soin particulier de ces animaux, leur disparition totale ne saura tarder », soulignait déjà la canadienne Sylvia Funston, auteure d'un ouvrage préparé par OWL Magazine en 1992.
Dans ce livre, Funston nous fait découvrir comment vit la tortue-luth et nous aide à comprendre pourquoi elle fait partie des espèces en voie de disparition. Elle met en avant les mesures mises en oeuvre et celles, souhaitables, pour aider l'espèce à survivre.
La carette, une espèce de tortue de la famille des Cheloniidae à l'instar de la tortue-luth, est capable de parcourir les eaux froides de l'Atlantique Nord pour atteindre les chauds rivages de la Caraïbe afin d'y pondre ses œufs. Les filets de pêcheurs de Grand-Boucan ne les épargnent pas. Ces pauvres pêcheurs n'ont aucune idée de la précarité de cette population de tortues. « Des requins et d'autres gros poissons investissent souvent les eaux au large des plages où naissent les tortues et attendent l'arrivée de celles-ci », lit-on dans OWL Magazine.
Ces espèces, qui parcourent des distances considérables pour pondre des centaines d'oeufs dans le sable chaud, sont protégées dans les Antilles françaises, comme la Martinique et la Guadeloupe. Il existe même un plan de restauration des tortues marines.
En Haïti, aucun programme, aucun plan ne protège ces espèces
La planète est une, le monde est sans frontière pour les animaux, et les tortues n'ont pas de nationalité. Que peut-on faire pour une prise de conscience des pêcheurs de ce coin isolé du reste d'Haïti et du monde ? Grand-Boucan, commune prisonnière de barrières constituées autant de montagnes que d'ignorance, n'a eu son premier centre de santé que la semaine dernière. Beaucoup d'habitants qui n'ont pas eu la chance de quitter la presqu'île n'ont jamais vu une moto, voire une seule auto durant toute leur vie.
Mais question tortue, à Grand-Boucan, « se pa vini w ki pou sove w. » Tortues-luths ou carettes, elles sont bonnes pour la cuisson...
Claude Bernard Sérant
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121707

PNH...La Police communautaire à pied d'oeuvre

Le Nouvelliste | Publié le 24 septembre 2013 Bertrand Mercéus
Il n'y a pas de meilleure façon de protéger et de servir la population que de se rapprocher d'elle, afin d'avoir sa confiance et sa collaboration. C'est en effet l'objectif de la PNH en mettant sur pied la Police communautaire, il n'y a pas encore trois mois...
Mardi 24 septembre, 11 h 16. Deux jeunes policiers font, sous un soleil de plomb, le va-et-vient à la rue Kernizan, Delmas 33. Même s'ils portent taurus 9mm, bâton, menottes et couteau, la répression n'est pas leur premier mode d'intervention. Ils sont là tout simplement pour établir une relation de proximité et de confiance avec les habitants du quartier. En effet, ces agents font partie des quelques 40 policiers d'une unité de la Police nationale d'Haïti (PNH), baptisée Police communautaire. Cette dernière a pour objectif de travailler en étroite collaboration avec la population afin d'établir une relation de confiance avec la police.
Jonas Montout, un ferronnier qui habite la rue Kernizan, applaudit à l'initiative de la PNH. Avec la présence constante des policiers dans son quartier, il dit se sentir plus en sécurité et prêt à donner sa collaboration, le cas échéant, à donner des informations à la police pour l'aider à mieux protéger et servir.
Quant à Emmanuel David, directeur de l'Institution classique de l'humanisme à Delmas 41, il était aux anges en recevant la visite des deux policiers communautaires, mardi à son école.
« En voyant les policiers franchir la barrière de l'école, j'étais vraiment surpris, explique-t-il avec un grand sourire. Je n'ai jamais vu ça en Haïti. Que des policiers visitent des gens dans leurs activités sans intérêt particulier, pour leur parler comme des amis. J'encourage cette initiative de la police et j'aimerais que cela continue ainsi dans la société. »
Le responsable de la Police communautaire, Etienne Jean Salvador, explique que la PNH a mis cette unité sur pied en vue d'arriver à identifier les problèmes auxquels est confrontée la population et de transmettre ses doléances aux instances concernées afin que celles-ci y apportent des solutions appropriées.
L'inspecteur divisionnaire, qui a reçu le journaliste du Nouvelliste à son bureau mardi, fait savoir que la Police communautaire n'est pas une « police derrière des vitres teintées » mais plutôt une police qui interagit avec la population. « Vous allez voir des agents à bicyclette, faisant du porte-à-porte pour parler avec les marchands, les industriels, les commerçants... »
Etienne Jean Salvador annonce une série d'activités visant à favoriser ce rapprochement, notamment le porte-à-porte et des brigades à vélo dans les quartiers. Un marathon est également prévu pour le 29 septembre.
« Nous avons choisi des dizaines de jeunes dans des zones comme Cité Soleil, Bel- Air, Pétion-Ville et la Plaine pour prendre part à ce marathon auquel des policiers participeront également. »
M. Jean Salvador reconnaît que le policier communautaire peut, comme tout policier, procéder à des arrestations, exécuter des mandats ou autres. « Mais, explique-t-il, il est beaucoup moins répressif et priorise le côté service dans ses rapports avec les gens. On va voir que les gens se sentent beaucoup plus à l'aise avec l'agent communautaire.
Ils nous donnent plus d'informations. Nous avons déjà recueilli une quantité d'informations sans grands efforts... »
La Police communautaire est une expérience pilote da la police nationale initiée en avril dernier avec 40 policiers cantonnés dans la région de Delmas. D'après l'inspecteur divisionnaire, la PNH vise à étendre cette unité dans tout le pays. Il indique qu'en guise de voitures et de motocyclettes, ce sont des bicyclettes que ces policiers vont utiliser.
« Il y a déjà une brigade à vélo à Croix-des-Bouquets et à Pétion-Ville, dit-il. Nous étions à Cité Soleil dernièrement. »
Jean Salvador fait savoir que 80 des policiers actuellement en formation à l'académie seront, une fois diplômés, spécialisés en police communautaire afin d'augmenter l'effectif. « L'idée c'est d'étendre le projet sur tout le territoire », affirme-t-il, ajoutant que leur travail est très apprécié par la population.
Selon le responsable de la police communautaire, la collaboration entre la police et la population conduira « inévitablement » à la sécurité et à la paix. « Il n'y a pas à sortir de là, déclare-t-il. Une fois qu'il y a ce type de complicité, le bandit n'aura d'autre choix que de déposer ses armes et de revenir à une vie normale, sinon il ira en prison... »
Bertrand Mercéus
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121716

MORT DU JUGE JEAN-SERGE JOSEPH...Le Sénat vote la mise en accusation des uns et des autres

L'assemblée des sénateurs a entériné, mardi, après plusieurs semaines de tergiversations, le rapport de la commission recommandant la mise en accusation du président Martelly, de son Premier ministre Laurent Lamothe ainsi que son ministre de la Justice Jean Renel Sanon. Ces trois principales autorités de l'État sont accusées de « crime de haute trahison, de parjure » par la commission sénatoriale enquêtant sur les circonstances entourant la mort du juge Jean Serge Joseph, qui instruisait le dossier de corruption présumée de la famille présidentielle.
Aucun sénateur, même ceux qui supportent le pouvoir en place, n'a voté contre les recommandations de la commission chargée de faire la lumière sur ce dossier qui a défrayé la chronique. Sur les 17 sénateurs présents à cette séance plénière, sept ont voté pour, neuf ont fait abstention et 0 voix contre. « Etant donné que l'abstention est une voix qui ne s'exprime ni pour ni contre, le rapport de la commission est adopté », a laconiquement tranché le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras.
Impuissants, les sénateurs progouvernementaux n'ont pas pu empêcher l'adoption du rapport épinglant les principales autorités étatiques du pays. En l'absence du sénateur Wenceslass Lambert, principal allié du chef de l'État, les sénateurs Jean-Willy Jean-Baptiste, François Lucas St-Vil, Hyppolite Mélius et Edwin Daniel Zenny ont tout fait pour empêcher l'adoption du rapport. Mais , en vain. « La commission a été illégalement constituée, a, dans la foulée, déploré le sénateur Jean-Willy Jean-Baptiste, pour qui la structure spéciale ne se composait que de sénateurs de l'opposition. La formation de la commission ne tient pas compte de la configuration du Sénat. Elle n'est pas équilibrée. De plus, le rapport est monté de toutes pièces pour conduire le pays vers l'instabilité politique... »
Le sénateur John Joël Joseph a considéré son collègue de l'Artibonite, Jean Willy Jean-Baptiste, qui a tenté de boycotter le vote dudit rapport, comme « une personne qui oeuvre pour tuer une nouvelle fois le magistrat Jean Serge Joseph qui est également originaire de l'Artibonite». « Non. Ce dernier n'était pas un Haïtien. C'était un Canadien. Il n'a même pas été inhumé dans le pays », a, pour sa part, rétorqué le sénateur Edwin Daniel Zenny. Les sénateurs hostiles au régime « Tèt kale » comme Pierre Francky Exius, Jean-Baptiste Bien-Aimé, Anick François Joseph, Wesner Polycarpe, Moïse Jean-Charles n'ont pas manqué de cadrer leurs collègues...
Le sénateur Edwin Daniel Zenny a quitté la salle bien avant le vote. Un geste qui ne suffit pas pour infirmer le quorum. Wenceslass Lambert et Maxime Roumer sont les seuls sénateurs qui n'ont pas été présents à cette séance.
Etant adopté par le Sénat, le destin du rapport sur la mort du magistrat instructeur va se jouer maintenant à la Chambre basse qui aura à décider de son sort. Un autre rapport sur le même dossier est en souffrance à la Chambre des députés, en vacances jusqu'au 2e lundi de janvier 2014.
Yvince Hilaire
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121712
Commentaires: 
"Entre peste et Choléra" tel est le choix qui se pose à quiconque voudrait émettre une opinion objective devant cette mise en scène qui va maintenir l'attention de ceux qui veulent suivre l'évolution des choses en Haïti.
Il est difficile de ne pas condamner l'injonction du pouvoir exécutif dans une affaire impliquant la première dame de la République qui s'est soldée par la mort du juge. Là, nous nous rangeons avec ceux qui croient aussi que la culpabilité du pouvoir exécutif dans la mort de Juge est très relative dans la mesure ou son "AVC" ne peut pas être expliqué de but en blanc par "les pressions" exercées sur lui.
Il faut noter le manque d'expérience des membres les plus importants du pouvoir exécutif qui n'ont pas su gérer cette affaire et se sont laissés entraînés dans une aventure qui ailleurs, dans un autre contexte politique aurait pu être très préjudiciable à leur avenir.
Cependant, cette obsession de "destitution" de président, la caractéristique qui a toujours défini l'opposition haïtienne, elle commence à ne plus faire recette.
Tenant compte des éléments qui ont entouré "l'élection" de l'actuel président de la République, tout porte à croire que cette velléité n'aboutira a rien de bon. Certains parlementaires l'ont bien compris puisqu'ils ont pris contact avec le grand maître du Nord, pour se plaindre des agissements du pouvoir en place, histoire d'obtenir leur bénédiction pour la destitution. Ils ne voient ni comprennent que DESTITUTION= INSTABILITÉ... 
Le parlement haïtien, dans son ensemble c'est-à-dire les deux chambres, devrait mieux faire pour présenter une image compatible avec une certaine crédibilité auprès de la population.
Aujourd'hui, si ces membres bénéficient d'un certain crédit, c'est seulement auprès de l'opposition. S'ils continuent à s’empêtrer dans cette voix, le secteur officiel ne manquera pas de monter son camp à base d'un populisme monnayé pour une démonstration de force.
En attendant les efforts que semblent engager le binôme Martelly/Lamothe pour attirer les investisseurs reçoivent un veto venant de ce même parlement.
La structure mentale du politicien haïtien est incompatible avec la démocratie telle définie dans les dictionnaire et encyclopédie.
Le pouvoir en Haïti est le seul et unique employeur pour un pays ou le chômage est aussi endémique que la faim et la misère. Et les demandeurs d'emplois sont légions!
Il nous faut un système politique adaptée à cette mentalité...

lundi 23 septembre 2013

Solidarité autour de la jeune Haïtienne Misharéna Conserve

Une chaîne de solidarité s'est mise en place pour permettre à une jeune fille haïtienne d'être opérée d'une grosse tumeur sur le visage. L'opération doit avoir lieu demain au CHU Minjoz par le professeur Christophe Meyer.
Par Isabelle Brunnarius
" C'est possible ! ". Cette expression prend tout son sens avec cette histoire de solidarité. La jeune Misharéna accumulait les difficultés jusqu'à ce "petit miracle" selon son expression se réalise. En 2010, la jeune fille, aujourd'hui âgée de 16 ans, perd son père au cours du terrible tremblement de terre d'Haïti.
Quelques temps plus tard, une tumeur pousse sur son visage. Le manque de structures hospitaliéres de son pays, la pauvreté de sa famille empêche toute intervention mais c'était sans compter la volonté de quelques hommes et femmes. Une religieuse de la congrégation des Petites sœurs de l'incarnation, chez qui Misharéna suit ses études, demande de l'aide à un médecin d'une ONG française "Liberté pour les gazelles".
Une opération délicate
C'était en novembre 2012. Le médecin lance un appel à la société française de stomatologie, chirurgie maxilo-faciale et chirurgie faciale qui répercute le mail à l'ensemble des hôpitaux français. Le CHU de Besançon est le premier à répondre ! Par générosité et aussi par intérêt professionnel, le chirurgien Christophe Meyer accepte d'opérer bénévolement la jeune fille.
"Une opération délicate tellement la tumeur s'et développée. C'est une tumeur historique de la mandibule. Nous allons opérer dans des conditions délicates car il y a depuis quelques jours une infection".
Autre cheville ouvrière de cette chaîne de solidarité, l'ONG Pharmacie humanitaire internationale se charge de rassembler les fonds nécessaires à cette intervention et aux transports de la jeune fille. Le milieu catholique se mobilise et de nombreuses petites opérations permettent de rassembler les 7000 euros nécessaires aux frais d'hospitalisation ( 4213 euros) et aux billets d'avion. Des familles sont sollicitées en Franche-Comté pour loger Misharéna. Opérée demain, elle devra sortir vendredi. Son départ pour Haïti est prévu le 18 octobre.
http://franche-comte.france3.fr/2013/09/23/solidarite-autour-de-la-jeune-haitienne-misharena-conserve-323867.html

Haïti cherche désespérément 20 milliards de dollars d'investissements

Plus de trois ans après le violent tremblement de terre qui a détruit Haïti, faisant plus de deux cent cinquante mille morts, les dirigeants haïtiens cherchent un peu plus de 20 milliards de dollars pour relever le pays de la terrible catastrophe.
"Selon nos calculs, le pays a besoin de 20 milliards de dollars d'investissements directs pendant cinq à dix ans pour devenir un pays émergent", a estimé Grégory Mevs, l'un des plus grands entrepreneurs d'Haïti, à la tête du Conseil consultatif présidentiel sur le développement économique et l'investissement (CCPDEI), qu'il codirige avec l'ancien président états-unien Bill Clinton.
Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain, avec un taux de chômage évalué à plus de 70 % de la population active, et où la majorité de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Au cours de l'année 2012, seulement 200 millions de dollars ont été investis dans le pays, selon le Centre pour la facilitation des investissements (CFI).br> HAÏTI SOUFFRE DE SON IMAGE
"Il y a une hausse de 180 % par rapport à l'année précédente. Haïti bouge, mais l'opinion internationale reste sceptique", se désole Grégory Mevs, qui soutient toutefois que le climat d'investissement a énormément changé, même si le pays continue de souffrir d'une mauvaise image, véhiculée à l'extérieur, d'instabilitépolitique chronique et de violence élevée.
"Avec un taux de criminalité de 8 pour 100 000 habitants, nous ne sommes pas le pays le plus violent de la Caraïbe, qui bénéficie d'importants investissements étrangers, et notre démocratie est en place", argue M. Mevs. Toutefois, avec une situation économique désastreuse, Haïti ne peut pas emprunter à des bailleurs et ne reçoit que des dons.
Face à cette situation, le Conseil consultatif présidentiel sur le développement économique et l'investissement encourage les investisseurs à prospecter le potentiel minier d'Haïti et cherche des partenaires dans le secteur touristique.
Avec d'illustres membres, dont pas moins de sept anciens présidents et premiers ministres, le CCPDEI, qui organise sa prochaine réunion annuelle à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU, compte attirer l'attention sur les progrès en cours en Haïti, "ouvert aux affaires", selon le credo gouvernemental.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/09/20/haiti-cherche-desesperement-20-milliards-de-dollars-d-investissements_3481902_3222.html

vendredi 20 septembre 2013

20 septembre...Anniverssaire de Dessalines...Arrachez Dessalines de la mort

Le Nouvelliste | Publié le :19 septembre 2013
Roberson Alphonse
« C'est une anomalie de commémorer la mort et non la vie de Dessalines », tranche Paul Osny Antoine, favorable à "une révolution culturelle" pour "réapproprier l'héritage de Dessalines".
15 septembre 2013. Le soleil écrase Marchand-Dessalines, la première capitale de la République d'Haïti. Les ruines de cinq forts, construits à partir de 1805 pour défendre l'indépendance en cas de retour des Français, surplombent la ville, plantée entre les piémonts et une plaine verdoyante.
Quelques rues portent les noms de héros de l'indépendance. Dans d'autres, on trouve des logis célèbres comme celui de l'impératrice Marie-Claire Heureuse Félicité Bonheur Guillaume. Mais, dans ce haut lieu de l'histoire universelle à l'abandon, peu de gens savent que le 20 septembre ramène l'anniversaire de naissance de Jean-Jacques Dessalines. Aucune commémoration officielle n'y est prévue aux dernières nouvelles. C'est le parricide du 17 octobre 1806 qu'on commémore avec faste. Sur la vie et le projet de l'empereur Jean-Jacques Dessalines, symbole du refus de l'esclavage, on fait souvent le black-out.
« C'est une anomalie de commémorer la mort et non la vie de Dessalines », tranche Paul Osny Antoine, féru d'histoire et membre de la Fondation Dessalines. « Il faut aujourd'hui un cerveau collectif pour enclencher la révolution culturelle indispensable à la réappropriation de l'héritage de Dessalines », lâche-t-il, à l'ombre, dans la petite cour d'une maison qui fait l'angle de la rue Jacques 1 er et l'avenue Chanlate. Dans cette petite maison sans luxe recouverte de tôles, vit Joseph Dessalines. 86 ans, fils de Surpris Dessalines et de Clairomène Pericles,Joseph est un descendant du père de l'indépendance d'Haïti.
Alerte, cet octogénaire au teint clair (grimo) répète avec ostentation qu'il est de la « cinquième génération des enfants de Dessalines ». « Avant le cyclone, je vivais dans la maison de l'empereur avec mon frère Dirogène qui est mort au Canada », explique Joseph Dessalines, incapable de se souvenir de l'année de cet événement. Sur ce site, à l'angle des rues Dupuy et Jacques 1 er, où Joseph Dessalines a des souvenirs heureux, il ne reste que deux cahutes peintes de chaux destinées à des divinités vaudou. Dans son armoire, Joseph Dessalines garde des titres de propriété datés d'après 1804. Ces bouts de papiers jaunis ont été mieux gardés qu'un sabre de l'empereur passé de père en fils dans la famille. Ce sabre a été confié il y a plus de trente ans, indique-t-il, au feu député de Marchand-Dessalines, Pierre V. Etienne.
Dans un sourire, l'historien Pierre Buteau, président de la Société d'histoire et de géographie, confirme que Dessalines, selon des récits historiques, était un « grimo, un pintlé ». D'un autre côté, il soutient qu'il est important de s'approprier le projet de Dessalines. « Il avait le rêve, le projet de construire une nation dans sa pleine autonomie. Politique et économique », souligne l'historien, ajoutant que l'empereur était en dehors de la dualité noir/mulâtre. Pour lui, l'Haïtien est noir et la terre d'Haïti, terre d'affranchissement pour tous ceux qui s'enfuiraient des colonies encore debout à l'époque.
Dessalines et son projet ont souffert d'un black-out de plus de 40 ans. C'est sous la présidence de Jean Louis Pierrot (16 avril 1845- 28 février 1846) qu'on a réhabilité la mémoire de Jean-Jacques Dessalines, indique Pierre Buteau, rappelant aussi le superbe discours de Lysius Salomon allant dans le même sens.
Si le fondateur d'Haïti a été réhabilité par Pierrot, ce n'est que sous Sténio Vincent (15 mai 1941 au 11 janvier 1946) que ses restes collectés par la folle nommée Défilé, déposés devant la résidence de Inginac puis enterrés au cimetière de St-Anne allaient être transférés au MUPANAH, à côté du palais national où ont siégé des membres d'un personnel politique « non rodé ». Des chefs très peu au fait de l'histoire ayant participé à des actes de flétrissures de la mémoire de Jean-Jacques Dessalines.
La présence de militaires étrangers fait partie de ces flétrissures, explique l'historien Pierre Buteau. « Dessalines se retourne forcément dans sa tombe à cause de la présence de la MINUSTAH », croit Pierre Buteau, engagé dans la transmission de connaissances sur Dessalines, ce géant qui n'a pas encore eu toute sa place dans l'histoire à cause d'un processus subtile de dénigrement, un héritage de la bibliothèque coloniale.
Depuis des années, une passionnée, Bayyinah Bello, entre bibliothèque et récits populaires, milite pour que l'on retienne le vécu de l'empereur, son projet. Et le 20 septembre, à Village Théodat, au numéro 4, parallèlement à des conférences d'universitaires étrangers, elle organise une fête à l'occasion de l'anniversaire de naissance de l'empereur Jean-Jacques Dessalines.
En venant dire bonne fête à "papa Dessalines", c'est, explique-t-elle dans la presse, un hommage et un début de prise en compte de l'héritage de Dessalines, de son vécu. Un heritage dilapidé que Eric Jean Baptiste, homme d'affaires, homme politique et pourfendeur de la MINUSTAH trouve dans ces mots de l'empereur: "Prenez garde à vous, nègres et mulatres. ous avez tous combattu contre le blanc. Les biens que nous avons tous acquis en versant notre sang apparatiennent à nous. J'entends qu'ils soient partagés avec équité".
Le non respect de cet appel a expliqué le 17 octobre 1806 et bien d'autres mésaventures qu'a connu et connait encore Haiti, soutient Eric Jean Baptiste, dessaliniste comme Paul Osny Antoine et d'autres membres de la Fondation Dessalines qui luttent afin d'arracher Dessalines de la mort, de l'oubli.
Roberson
Trouillot sur Dessalines Installé dans la conscience populaire comme la divinité vengeresse face aux flétrissures, face à l'indignité, rappelle Lyonel Troullot Dessalines, a été systématiquement dénigré. « C'est un héritage de la bibliothèque coloniale relayé par les premiers historiens haïtiens, eux-mêmes plus proches culturellement des discours dominants de l'époque que des masses populaires haïtiennes », soutient Lyonel Trouillot, déplorant la valorisation « des héros qui font aujourd'hui consensus aux yeux de l'Occident, qui lui sont « acceptables », comme si là encore nous avions besoin de son approbation ». « C'est toute l'ambiguïté que porte la figure de Toussaint Louverture, jugée plus présentable », selon l'écrivain.
« Je dirai simplement que le travail de décolonisation de nos mémoires, s'il est bien avancé, n'est toujours pas fini. Nous aurions tort de croire que le référent d'un discours épique caribéen s'impose comme une évidence. Les porteurs de la rupture politique, sociale, culturelle avec le système colonial esclavagiste ne sont pas forcément ceux que nous vénérons le plus, et le panthéon fixé par la littérature et l'histoire officielles ne correspond pas forcément au panthéon de la mémoire et de la mythologie populaires », souligne Lyonel Trouillot.
Son combat est clair.
« Dans l'épopée à construire, la rupture avec le fait colonial ne saurait être négociable, au moins sur le plan symbolique, indépendamment des stratégies politiques imposées par l'histoire ou choisies par les peuples. Et pour atteindre l'épique, il y a toute une historiographie à faire tomber de son socle », soutient Lyonel Trouillot dans « L'épopée collective de la Caraïbe : avec quoi construire notre chant général ».
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121492

jeudi 19 septembre 2013

Hommage au héros d’Haïti Alexandre Pétion - Buste dévoilé en Colombie

Occasion IIIe Sommet International des dirigeants et maires afro-descendants

Par Wooldy Edson Louidor

Bogotá (Colombie), 16 sept. 2013 [AlterPresse] --- Plus de 1,500 personnes, dont des maires et des hauts dirigeants noirs, provenant de plus de 80 pays du continent américain, de l’Afrique et de quelques pays européens, ont rendu hommage au héros de l’indépendance haïtienne Alexandre Pétion, le 15 septembre 2013, à Cali (en Colombie), au cours du troisième Sommet international des dirigeants et maires afro-descendants.
Ce Sommet des leaders noirs du monde, tenu à Cali du 12 au 16 septembre 2013, se poursuivra dans la ville de Carthagène (Cartagena), toujours en Colombie, du 17 au 18 septembre.
Dévoilement d’un buste d’Alexandre Pétion
Des dirigeants, maires, conseillers municipaux, hauts fonctionnaires onusiens, ministres, hommes de science, membres d’organisations non gouvernementales afro du monde ont assisté, en présence d’une importante délégation haïtienne, au dévoilement du buste d’Alexandre Pétion.
Construit en fibre de verre et revêtu de résine polyester, le buste du troisième président haïtien (1806-1818) pèse 70 kilos et mesure 80 centimètres de long et 60 centimètres de large.
Sur le piédestal du buste, œuvre du sculpteur originaire de la ville colombienne de Cali Cristian Oviedo, est gravée cette inscription : « le premier bienfaiteur de la terre qu’un jour l’Amérique proclamera son libérateur ! »
Allusion à la lettre que Simon Bolívar a écrite à Pétion, en guise de remerciement pour l’hospitalité et la solidarité que le chef d’État de la première république noire du monde lui a manifestées en deux occasions.
La première fois, c’était entre décembre 1815 et janvier 1816, quand Pétion a reçu Bolívar à Port-au-Prince et lui a procuré des munitions, des soldats et autres aides pour permettre au « libertador » de lancer l’Expédition des Cayes contre la Costa Firme [ancien nom du territoire comprenant le Venezuela, l’isthme de Panamá et une grande partie de la Colombie].
La deuxième fois, c’était en décembre 1816, quand Pétion a accueilli Bolívar [qui a dû partir en exil suite à l’échec de l’expédition] et lui a fourni tout ce dont le « libertador » avait besoin pour organiser l’expédition de Jacmel (Sud-Est d’Haïti).
Expédition, qui a été couronnée de succès, puisque Bolivar a consolidé ses triomphes militaires au Venezuela et initié la campagne de libération des pays sud-américains contre l’Espagne.
Le directeur de l’organisation de Chao Racismo [Adieu au Racisme], Ray Charrupi, et des dirigeants de la ville de Cali avaient proposé de rebaptiser le boulevard Río de Cali (l’une des principales avenues de cette ville) du nom d’Alexandre Pétion, en guise d’hommage aux Noirs de la Colombie (communément appelés afro-colombiens).
Selon l’un des dirigeants de Chao Racismo, le conseiller municipal Fabio Arroyave, ce geste « marquerait un pas vers la reconnaissance de la communauté afro-descendante, la reconnaissance de sa contribution historique à la ville [Cali] ».
Ce serait « un hommage bien mérité à un leader, qui a été rendu invisible et dont la contribution au processus de libération de notre pays est méconnue par les citoyens ».
Cependant, au cours d’un débat ouvert, réalisé le 18 avril 2013 à la Commission des Instituts Décentralisés du Conseil Municipal (en espagnol, la Comisión de Institutos Descentralizados del Consejo), d’autres dirigeants de la ville ont rejeté la proposition, arguant que le boulevard doit porter le nom d’un citoyen illustre originaire du département de Valle del Cauca, dont Cali est la capitale.
Hommage à la ministre italienne d’origine congolaise Cécile Kyenge
Parmi des dirigeants noirs ayant participé au Sommet, figure la ministre italienne d’origine congolaise Cécile Kyenge, qui a reçu, en la circonstance, un hommage spécial pour son courage face à tant d’attaques racistes, dont elle a fait l’objet, à Rome, dans l’exercice de ses fonctions, en tant que ministre de l’Intégration et de la Coopération
internationale de ce pays européen. Le Sommet est organisé en Colombie par l’Association des Maires et Gouverneurs des Communes et Départements, ayant une population afro-descendante (Asociación de Alcaldes y Gobernadores de Municipios y Departamentos con Población Afrodescendiente -Amunafro) et l’Ong Chao Racismo, avec le soutien de l’Association des Maires Noirs des États-Unis d’Amérique.
L’un des objectifs de ce sommet consiste à promouvoir la fraternité entres des villes, le dialogue politique et la coopération internationale pour le développement de la diaspora africaine.
Il vise aussi à construire un Réseau Mondial de Mandataires Noirs qui œuvrera pour l’intégration économique, culturelle, sociale, académique et spirituelle de cette population exclue et victime de discriminations de toutes sortes, partout dans le monde.
C’est pour la première fois que ce Sommet est organisé hors de l’Afrique. Cali a été choisie comme siège du troisième sommet des dirigeants et maires noirs, parce qu’elle constitue l’une des villes ayant le plus de Noirs en Amérique Latine (plus de 700,000 habitants noirs).
En plus, la Colombie (Cali et Carthagène) a été élue pour accueillir ce sommet, parce qu’elle « démontre qu’elle est en train de consolider les programmes en faveur des Afro-colombiens, de créer des liens avec les Afro-descendants d’autres pays et des liens avec l’Afrique », selon Djibril Diallo, l’un des organisateurs de ce sommet et également consultant du directeur exécutif de l’Onusida. [wel gp apr 16/09/2013 11:00]
Photo extraite du journal en ligne colombien El Pueblo http://elpueblo.com.co/ http://www.alterpresse.org/spip.php?article15129

La police haïtienne s'attaque aux voleurs de route

PETIT-GOAVE, Haïti – La police haïtienne a effectué une opération dans une ville côtière, mercredi, dans le but de mettre fin à une série de pillages en bordure de route qui a perturbé la livraison de marchandise de la capitale vers le sud du pays.
Le commissaire de la police Charles François a affirmé que l’équipe d’agents spécialement entraînés a arrêté huit personnes à Petit-Goâve, une ville située à environ 68 kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince.
Le groupe de voleurs armés descendait des collines entourant Petit-Goâve et établissait des barrages. Il pillait les chauffeurs de camion et autres routiers tout au long de leurs barrages sur la route nationale 2, la seule autoroute qui relie la capitale Port-au-Prince à la partie sud du pays.
Les autorités ont affirmé que les bandits ont tiré des coups de feu vers les voitures de polices. Quelques résidents locaux ont décrit un climat de peur qui en a poussé quelques-uns à quitter leur maison.
Alors que les vols sur la route se produisaient, des auditeurs téléphonaient à des émissions de radio pour accuser les autorités de complicité. La mairesse de Petit-Goâve, Sandra Timoleon, a nié ces allégations lors d’une entrevue téléphonique avec l’Associated Press.
«Les autorités ne sont pas impliquées dans cela et nous n’accepterons pas que des membres de gangs sèment la terreur», a-t-elle affirmé.
http://journalmetro.com/monde/374621/la-police-haitienne-sattaque-aux-voleurs-de-route/

Pau : les Calinous engagés en Haïti pour créer un orphelinat

En s'envolant pour Haïti à l'automne dernier, Louise Roudil, jeune Drômoise de 25 ans, partait presque pour l'inconnu. Dans le cadre d'un service civique avec Les Calinous d'Haïti, elle devait assurer le lien entre l'association paloise et un orphelinat de Port-au-Prince.
Tout a commencé en 2004, lorsque plusieurs familles béarnaises ayant adopté un enfant haïtien se sont unies pour aider la Maison de l'espoir, une "crèche" de l'île qui accueille des enfants abandonnés. Suite au tremblement de terre de 2010, l'association a également décidé d'accompagner la Maison de l'espoir dans son projet de construction d'un nouveau centre d'accueil.
C'est dans ce but que Louise, titulaire d'un Master en affaires internationales et forte de plusieurs expériences au sein d'ONG, est partie pour huit mois en Haïti."Mirlande Jean, la directrice de l'établissement, se démène au jour le jour pour assurer aux enfants une certaine stabilité. Même si le projet de nouvel établissement est dans les têtes, le mettre en route est une entreprise difficile. Ma principale mission sur place a été de comprendre les attentes et les motivations de chacun, puis de lancer concrètement le projet en créant dans un premier temps une fondation, un organisme stable et crédible aux yeux des Haïtiens comme des intervenants étrangers."
Le processus est très lent, malgré l'urgence de la situation. L'établissement connaît en effet un problème de taille : si les adoptions ont bondi suite au séisme, elles ont ensuite été stoppées net à cause de nombreux abus recensés. Elles ont repris au compte-gouttes depuis, mais la procédure s'est complexifiée. Si avant le séisme, Haïti était le premier pays d'origine des enfants adoptés en France, ces changements ont réduit à une cinquantaine nombre d'adoptés l'année dernière (contre 653 en 2009). Les conséquences sont dramatiques pour la Maison de l'espoir. Le nombre d'enfants ne cesse d'augmenter et certains sont en âge d'être scolarisés.Le futur orphelinat, que Mirlande Jean souhaite plus grand, hors des zones inondables et plus proche du centre, devrait abriter une école pour cinquante enfants.
Les Calinous ont besoin de fonds
En plus des dons simples, qui lui permettent de verser chaque année depuis 2010 entre 10 000 € et 15 000 € à la Maison de l'espoir, l'association a depuis 2011 mis en place un système de parrainage pour les enfants de la crèche. Ces dons permettent à une vingtaine d'enfants d'intégrer l'école primaire (un coût qui représente pour la maison de l'espoir 300 € euros par an et par enfant).Association les Calinous d'Haïti, 9 rue Baron Séguier à Pau. Rens. 05 59 30 63 61 ou 06 22 25 25 37 ou lescalinoushaiti.com ou lescalinous@sfr.fr
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/09/19/les-calinous-engages-en-haiti-pour-creer-un-orphelinat,1155330.php

mercredi 18 septembre 2013

Education/Inauguration...Une école de qualité à Cité Soleil

Le Nouvelliste | Publié le :17 septembre 2013
Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com

Les 300 élèves de l'institution Union des Apôtres de Cité Gérard, quartier de Cité Soleil, pourront désormais avoir accès à une éducation de qualité dans des locaux flambant neufs. Construit sur 1,5 carreau de terre, le bâtiment a été inauguré, mardi, devant une bonne centaine de personnalités haïtiennes et étrangères.
C'est dans une ambiance de bonne humeur que s'est déroulée la cérémonie d'inauguration des locaux de l'institution mixte Union des Apôtres. Dotée de neuf salles de classe, d'une direction et d'une cafétéria, cette école, selon ses initiateurs, veut donner une formation de qualité aux enfants démunis du plus grand bidonville de la région métropolitaine de Port-au-Prince. La Fondation Happy Hearts, NRG Energy, Urban Zen et la Fondation progrès et développement (PRODEV) ont permis la réalisation de ce rêve qui, durant la construction, a donné du travail à quelque 4500 personnes.
Selon Maryse Peneth Kedar, présidente de la fondation, son voeu au sein de la PRODEV est de voir que les enfants haïtiens bénéficient d'une éducation de qualité, et que les conditions de vie des enseignants soient améliorées, dans les quartiers défavorisés comme Cité Soleil réputés comme des foyers de banditisme et de délinquance juvénile.
Petra Némcova, l'une des contributrices de cette oeuvre, estime que sans un investissement important et sagace dans l'éducation, il n'y aura pas d'avenir possible pour Haïti. « L'éducation devrait être la priorité de la reconstruction d'Haïti, a déclaré le top model tchèque, le visage rayonnant. A travers l'éducation, il y aura moins de délinquance juvénile dans le pays, principalement à Cité Soleil. En passant par l'éducation des enfants démunis, on pourra donner une autre image à ce bidonville.»
De son côté, la directrice pédagogique du PRODEV, Alzire Rocourt, affirme qu'en offrant une éducation gratuite, le PRODEV se positionne solidairement aux côtés des responsables de cette école afin de réduire l'impact du séisme du 12 janvier sur les familles de ce quartier déshérité.
Abondant dans le même sens, Claudia Labissière, directrice exécutive de la PRODEV, confie que son institution entend accompagner cette école pendant cinq années avec un budget annuel de 200 000 dollars américains. « La formation est gratuite, a-t-elle rappelé. Notre objectif premier est de former des éducateurs afin que cette école communautaire puisse se tailler une place de choix dans le milieu éducatif haïtien.»
Le fondateur de l'établissement, le pasteur Jean Richard Heleur, croit que grâce à ces nouvelles infrastructures l'institution Union des Apôtres avance à grands pas. « Cela prouve que Cité Soleil peut avancer si des gens sérieux comme vous contribuent au progrès de la communauté. C'est un très bel exemple pour les hommes politiques haïtiens. L'accompagnement de nos partenaires traduit leur volonté de collaborer dans ce travail de longue haleine. »
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121426 Pour le pasteur Heleur, cela prouve aussi que les gens de Cité Soleil ne sont pas des paresseux et qu'ils veulent travailler. «Pendant la construction des bâtiments, on a même vu de jeunes qui se livraient autrefois au crime manier le pic et la pelle, et suer comme tous les autres, raconte-t-il, sourire aux lèvres. Cela prouve que lorsqu'il y a du travail, la criminalité baisse. J'espère que l'État entendra notre message.»
Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com