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dimanche 21 mars 2010

Haïti: Chaque jour, 150 patrouilles de police sont effectuées dans les camps

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que plus de deux mois après le tremblement de terre en Haïti, la phase de réponse d'urgence des efforts de secours devrait se poursuivre durant les mois à venir, étant donné l'ampleur et la complexité de la crise.
S'agissant des abris, OCHA a indiqué que plus des trois quarts des 1,2 millions de personnes ayant besoin d'abris d'urgence ont reçu du matériel.  L'Office a ajouté que la réinstallation des personnes doit être accélérée, à l'approche de la saison des pluies.
Concernant la sécurité dans les camps, OCHA a précisé qu'il appelle la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la Police nationale d'Haïti à améliorer la protection des personnes.  Chaque jour, environ 150 patrouilles sont effectuées dans les camps par la Police des Nations Unies (UNPOL) et la Police nationale d'Haïti (PNH).
Un projet pilote est actuellement en cours dans le camp de Pétion-Ville où des policières de l'UNPOL et de la PNH travaillent spécifiquement sur les violences faites aux femmes.
Pendant ce temps, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) est en train d'assembler et de distribuer 17 000 lampes de poche aux femmes.  Le Fonds distribuera aussi 300 tentes pour créer dans les camps des «espaces sécurités pour les femmes».
Par ailleurs, cette semaine, Margareta Wahlstrôm, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques des catastrophes, est arrivée en Haïti.  Elle se rendra auprès des communautés affectées à Port-au-Prince, à Jacmel et à Fondwa et tiendra des réunions avec des hauts responsables du Gouvernement. 

N/ Radio Métropole Haïti 
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17280

Le patrimoine culturel d'Haïti menacé

Publié le 20 mars 2010 à 11h54
Mis à jour le 20 mars 2010 à 12h03
Andrew Gully Agence France-Presse Port-au-Prince Des taches de couleurs vives émaillent les ruines de la cathédrale de la Sainte-Trinité de Port-au-Prince: c'est tout ce qui reste des fresques qui ont fait la réputation de l'art haïtien il y a une soixantaine d'années.
Pour Toni Monnin, née au Texas et devenue galeriste en Haïti, la perte de ces fresques peintes par les plus grands artistes haïtiens de leur génération est le parfait symbole de l'ampleur des destructions culturelles subies par le pays lors du séisme du 12 janvier.
«Il y a eu une explosion artistique unique au monde en Haïti au lendemain de la Seconde Guerre mondiale», explique-t-elle. «C'est un pays de peintres et d'artistes, un phénomène qui n'existe qu'ici, en Haïti».
Le pays peut sans doute s'enorgueillir d'avoir la plus forte densité d'artistes au monde, mais paradoxalement l'ensemble des bâtiments, de l'histoire, du patrimoine culturel d'Haïti est en danger.
«Avec le ministère de la Culture, nous essayons d'attirer l'attention sur la nécessité de protéger le patrimoine, parce qu'une fois qu'il a disparu, c'est trop tard», souligne Teeluck Bhuwanee, qui dirige la mission de l'Unesco en Haïti.
Les objets de la culture taïno, du nom des Indiens qui vivaient sur l'île que se partagent aujourd'hui Haïti et la République dominicaine avant sa découverte par Christophe Colomb en 1492, sont en grande partie intacts: le musée qui les abrite a été construit en sous-sol.
En revanche, beaucoup de sites et d'objets des époques postérieures, relatant l'histoire de l'esclavage et de la révolution, n'ont pas eu cette chance et Teeluck Bhuwanee craint qu'ils ne soient les grands oubliés du plan de reconstruction du gouvernement. Ce plan ne contient «pas un seul dollar pour la renaissance de la culture dans ce pays», dit-il à l'AFP.
«À Port-au-Prince, une trentaine de sites menacés de destruction totale ou de disparition ont été identifiés. Deux ont déjà été rasés». C'est le cas de l'église Saint-Louis Roi de France, dont les gravats ont été évacués par les bulldozers pour faire place à la reconstruction.
Les Haïtiens sont les premiers Noirs à avoir obtenu l'indépendance en 1804, mais des milliers de documents attestant de cette lutte et de son rôle dans l'histoire des droits de l'homme pourraient bien avoir disparu à jamais.
Pour l'instant, des problèmes plus pressants assaillent les Haïtiens: se nourrir, avoir un toit, vivre en sécurité, pouvoir reprendre son travail ou retourner à l'école.
Mais Teeluck Bhuwanee est persuadé que le patrimoine, s'il est correctement mis en valeur, peut contribuer à créer des emplois. «Faisons de la culture la base du développement de ce pays», propose-t-il.
De son côté, Toni Monnin tente d'aider les artistes peintres avec lesquels elle travaille et dont «90% ont perdu leurs maisons, au moins en partie, et des membres de leur famille. Il ne leur reste rien de leurs oeuvres, ils ont tout perdu».
L'art des grands peintres haïtiens, comme le prêtre vaudou Hector Hyppolite ou Préfète Duffaut, l'auteur de certaines fresques de la cathédrale de la Sainte-Trinité et le seul de cette génération d'artistes encore en vie à 87 ans, «est irremplaçable», souligne Toni Monnin, qui refuse pourtant de baisser les bras.
«Je ne sais pas si c'est du ressort de l'Unesco, mais il faudrait se concentrer sur des choses comme la reconstruction de la Sainte-Trinité», dit-elle. «Si l'on ne peut pas retrouver les fragments des fresques, il y a assez de photographies. Quelqu'un peut les repeindre, nous avons assez d'artistes. Non pas copier, mais peindre dans le même esprit. Ce serait un projet fabuleux».
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/201003/20/01-4262643-le-patrimoine-culturel-dhaiti-menace.php

Haïti-Séisme : Plusieurs organisations sociales rejettent le plan de reconstruction, envisagé par le gouvernement

Dans la perspective de la rencontre des bailleurs de fonds le 31 mars samedi 20 mars 2010; par Ronald Colbert


P-au-P, 20 mars 2010 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations sociales désapprouvent le contenu ainsi que les démarches ayant abouti à l’élaboration d’un document dit “plan d’action pour le développement”, élaboré par le gouvernement du premier ministre Joseph Jean Max Bellerive en vue du sommet avec les bailleurs de fonds internationaux, au siège des Nations Unies à New Yorkl e 31 mars 2010, plus de 2 mois après le tremblement de terre du 12 janvier ayant fait officiellement plus de 250 mille morts.
“Avant la tenue de la rencontre du 31 mars, le gouvernement doit rencontrer les organisations sociales pour leur faire part de la teneur du nouveau document révisé, devant intégrer diverses recommandations, notamment les aspirations et attentes de la population”, font savoir à l’agence en ligne AlterPresse des participantes et participants à un atelier intitulé “présentation de la vision et du plan stratégique du gouvernement”.
Convoqué pour le vendredi 19 mars, sur demande du gouvernement, par Inter Action, un réseau d’organisations non gouvernementales (Ong) américaines, l’atelier, initialement de consultation, cherchait plutôt à valider le plan concocté par le gouvernement, de concert avec une partie de la communauté internationale.
Les membres des organisations sociales présentes, comprenant des organismes de droits humains, de droits de la femme, de droits des migrantes et migrants, de droits des handicapés, ainsi que certains délégués d’Ong internationales ont relevé un ensemble de faiblesses, caractérisant le document présenté, comme l’absence de mécanismes d’application et de contrôle, également de stratégie de mise en œuvre des actions projetées ainsi que d’une analyse de situation à l’origine de l’ampleur des dégâts (pertes en vies humaines et ressources matérielles détruites), enregistrés le 12 janvier.
En principe, suivant les prévisions, une telle catastrophe devrait occasionner autour de 25 mille morts dans un pays normal. Or, aucune explication n’est pourtant donnée sur les faiblesses du système de gestion qui a provoqué environ 300 mille morts dans le tremblement de terre du 12 janvier.
Ni dans la préparation du document “plan d’action pour le développement”, ni dans la rencontre du 19 mars qualifiée de “cosmétique” par les organisations sociales, aucune consultation n’a été faite avec les secteurs vitaux de la population, tels les groupes encore marginalisés dans les bidonvilles, les personnes construisant des cahutes dans les zones à risques, les femmes, les paysans sur qui repose la production agricole nationale.
Malgré tout, les participantes et participants, délégués par différentes organisations sociales, ont tout de même accepté d’approfondir la réflexion dans des groupes de travail, une heure après avoir écouté les exposés de représentants du ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce).

Rencontrer les organisations sociales avant le 31 mars
Le gouvernement devra préciser sa vision ainsi que l’orientation qu’il compte donner au pays dans les mois à venir, demandent les organisations sociales présentes à l’atelier du 19 mars, dont une majorité de participantes et participants en sont sortis très frustrés.
Au lieu de la perpétuation des pratiques d’exclusion et de discrimination, le gouvernement de René Garcia Préval et de Joseph Jean Max Bellerive devrait prendre en considération la voix des secteurs favorables aux changements sociaux dans le pays en intégrant leurs desiderata.
Pas question de donner un chèque en blanc aux autorités nationales pour faciliter la pénétration de capitaux importants, au regard de la quantité de fonds déjà gaspillés ces dernières années en Haïti, avancent les promoteurs des mouvements sociaux nationaux.
Ce serait une honte de formuler un tel plan à la communauté internationale ainsi qu’un manque de responsabilité vis-à-vis non seulement des morts du tremblement de terre, mais aussi des 10 mille nouveaux handicapés et de plus d’un million de sans abris et de personnes déplacées après la catastrophe.
Dans l’avant-propos, il est écrit “ce document qui va être présenté aux partenaires et donateurs internationaux…”.
Ce qui démontre, aux yeux des organisations sociales présentes à l’atelier du 19 mars, un mépris de la population dont les desiderata ne sont pas pris en compte, puisqu’elle n’a pas été consultée et que le document s’adresse plutôt à la communauté internationale.
Les personnes, pour lesquelles la reconstruction sera faite (y a-t-il jamais eu de construction véritable nationale, depuis 200 ans ?) ont leurs propres points de vue.
Les participantes et participants à l’atelier du 19 mars demandent au gouvernement, non seulement d’intégrer leurs recommandations, mais surtout de s’asseoir avec les organisations sociales avant le 31 mars 2010, afin de vérifier la prise en compte véritable des recommandations faites, de disposer d’un document clair reflétant une vision d’autodétermination et une rupture complète avec les pratiques d’exclusion encore présentes.
Parallèlement, il faut préciser les mécanismes d’application des actions projetées.
“Le document présenté comprend seulement des phrases, annonçant les activités, sans aucun mécanisme d’application, ni d’inclusion ni de contrôle et d’évaluation-suivi”.
Face aux levées de bouclier des membres d’organisations sociales présentes, lesquelles ont exigé un débat correct, au-delà de la simple synthèse faite par des techniciens du Mpce, ces derniers ont promis d’essayer d’incorporer les remarques faites dans le document à finaliser sur 2 jours, apparemment d’ici le 21 mars.
Quelques lignes du plan, présenté par des cadres du ministère de la planification
En général, en cas de catastrophe, la communauté internationale dispose d’un instrument dénommé en anglais “Post disaster needs assessment” (Pdna), qui consiste en une évaluation des besoins post-désastres et des recommandations sur un processus (escompté) de reconstruction.
Cet instrument devrait être accompagné d’un autre document de support, indiquant un plan stratégique gouvernemental et de quelle manière les opérations vont être conduites.
Pour ce qui concerne Haïti, après le séisme du 12 janvier 2010, l’exercice du Pdna a misé sur l’apport de représentants de la Banque mondiale, de la banque interaméricaine de développement (Bid), des agences des Nations Unies et certaines organisations non gouvernementales internationales, sans aucune contribution d’organisations sociales non consultées en la matière.
Pour l’évaluation des pertes / dégâts et des besoins de reconstruction, seulement ont été évoqués quelques chiffres soulignant une estimation d’environ 11 milliards de dollars américains (et plus) reflétant les besoins de reconstruction, qui seront dépensés respectivement sur 3 mois, 18 mois et 3 ans.
Ce sont grosso modo les résultats du Pdna (après le séisme du 12 janvier) qui ont été évoqués à l’atelier du 19 mars.
Avant la présentation du Pdna, la direction générale du Mpce a fait un exposé expliquant comment le processus de reconstruction aura lieu.
“Le pays sera divisé en 3 grands axes : Nord, Sud et Ouest, avec un accent sur les infrastructures (routes) et un mode (envisagé) de construction des maisons”, sans aucune indication, ni sur la vision, si sur l’orientation des actions souhaitées.
Cela a donné l’impression d’un plan de reconstruction reprenant les mêmes bases existantes et reposant sur l’exclusion, la discrimination, la domination d’une minorité de personnes qui s’accaparent de toutes les richesses du pays en excluant la majorité de la population, sans aucune référence sur la façon de considérer les différents secteurs toujours marginalisés, critiquent les organisations sociales ayant assisté à l’atelier du 19 mars.
Automatiquement après les 2 exposés, les participantes et participants ont été invités à rejoindre des groupes de travail sur “le plan d’action pour le développement”.
C’est la première fois que les participantes et participants ont fait connaissance avec le document en question, divisé en 5 thèmes.
En atelier, le document n’a même pas été organisé en fonction des thèmes avancés. Par exemple les services sociaux (éducation, santé, emplois, hébergement) se sont retrouvés éparpillés à l’intérieur du document.
Elaborer un document potable pour le 31 mars
Interrogés par AlterPresse, des délégués d’organisations sociales, présents à l’atelier, admettent combien le gouvernement pourrait “avoir toute la latitude pour dire qu’il n’avait pas lancé d’invitation, vu qu’aucune invitation sur papier à en-tête officiel n’a été faite”.
L’Ong internationale, ayant lancé les invitations et ne connaissant pas bien les réalités de terrain, affirme avoir mené cette démarche, auprès de quelques organisation sociales, au nom du gouvernement haïtien.
Il n’y a pas eu de volonté réelle, de la part du gouvernement, d’encourager la participation des secteurs sociaux dans la définition d’un plan de développement correct, interprètent les délégués, ajoutant “ils ont voulu faire valider leur plan…”, au lieu d’une consultation proprement dite.
Apparemment, d’autres délégués d’organisations sociales invitées n’ont pas voulu se rendre à l’atelier du 19 mars 2010, en raison des considérations précédentes, notamment de l’absence d’aucune lettre officielle du gouvernement Bellerive.
Au terme de la présentation des résultats des groupes de travail, un représentant du ministère de la planification s’est seulement contenté de synthétiser les recommandations faites, sans aucune velléité de débats. Alors, l’assistance a protesté et a porté le Mpce à tenir une plénière.
Seule garantie donnée par le délégué du Mpce : il va voir ce qu’il peut faire, vu qu’il dispose de 2 jours pour une traduction en anglais du document.
Les délégués d’organisations sociales, ayant assisté à l’atelier du 19 mars 2010, préconisent l’élaboration d’un document qui reflète les aspirations et attentes de la population, une vision claire sur l’éducation (pas de structure éducative à plusieurs vitesses, comme appliqué jusqu’à maintenant), la santé, etc.
A l’atelier du 19 mars, dans un hôtel à l’est de la capitale Port-au-Prince, n’ont pas été abordés la question économique, le sujet de l’approvisionnement en nourriture de la population des camps de sans abris et de personnes déplacées.
Rien n’a été dit, non plus, sur les droits humains des sans abris et des personnes déplacées, leurs conditions d’existence depuis après le 12 janvier 2010, leurs besoins fondamentaux, leur mode de fonctionnement, la promiscuité à laquelle les enfants, les femmes et les hommes font face dans les camps, la violence et les viols sur les femmes et les filles dans les espaces à grande concentration de personnes déplacées, la nécessité d’un redéploiement sur la question de la sécurité publique.
Un groupe de travail s’est penché sur le logement, mais les questions foncières, de titres de propriété (très cruciales aujourd’hui avec l’occupation de divers espaces, y compris d’e places publiques), comment les constructions de maisons vont être faites et dans quelles conditions, sur quels terrains.. . n’ont pas été posées.
En plus des opérations de déblaiement, de décentralisation, de possibilités de pôles de développement, les problèmes de découpage et de réaménagement du territoire ont été cités sans aucun mécanisme d’appoint clair.
“C’est comme une tendance à vouloir reconstruire une maison sur un terrain frileux, sans attaquer les fondements de base…”, paraphrase un membre d’organisation sociale. [rc apr 20/03/2010 8:00]
Ronald Colbert [AlterPresse - Haiti]


http://www.alterpresse.org/spip.php?article9365

La reconstruction d’Haïti confiée à un Comité mixte intérimaire d’haïtiens et d’étrangers placé sous le « haut patronage du chef de l’Etat », co-présidé par le premier ministre d’Haïti et un représentant de la communauté internationale

Résultats de la Conférence technique préparatoire de Santo- Domingo, tels que communiqués par le premier ministre Jean Max Bellerive

Vendredi 19 mars 2010, Radio Kiskeya
Dans un communiqué daté du 18 mars relatif à la Conférence technique préparatoire qui s’est tenue a Saint-Domingue du 15 au 17 mars dernier, le premier ministre haïtien Jean Max Bellerive a annoncé que l’accord de principe conclu à l’issue de la conférence prévoit que la reconstruction du pays, dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier, sera confiée à un Comité mixte intérimaire composé d’un nombre égal de représentants de l’Etat haïtien et de la communauté internationale.
Placé « sous le haut patronage du président de la République d’Haïti », ce comité sera co-présidé par le premier ministre d’Haïti et un personnage choisi par la communauté internationale, précise le communiqué.
Après une période d’environ dix-huit mois, le Comité mixte intérimaire sera transformé en une entité totalement haïtienne dénommée « Agence haïtienne pour la reconstruction et le développement ».
L’accord de principe porte sur d’autres points, tels que la mise en place d’un Fonds fiduciaire multi donateur, avec la Banque mondiale comme agent fiscal chargé de la gestion du fonds.
Le premier ministre Bellerive fait référence à de nombreuses institutions qu’il n’a pas identifiées, qui ont, sur la base des « progrès accomplis à date par le gouvernement dans les domaines de la bonne gouvernance et de la gestion transparente des fonds publics , fortement encouragé l’utilisation de l’appui budgétaire par la communauté internationale pour permettre au gouvernement de répondre aux besoins pressants de la population haïtienne ».
Le gouvernement, en accord avec le président de la République, continuera les échanges avec le Parlement afin d’arriver le plus vite possible à la création effective du Comité mixte intérimaire de reconstruction et de l’Agence pour la reconstruction et le développement, afin d’engager de façon effective les fonds annoncés par les différents bailleurs, précise le communiqué du premier ministre haïtien.
Vingt huit (28) pays et institutions internationales ont pris part aux discussions dans la perspective d’un large consensus pour la Conférence sur la refondation d’Haïti qui se tient à New York le 31 mars prochain.
La délégation haïtienne à la conférence de Santo Domingo était présidée par le premier ministre et ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Jean-Max Bellerive. Elle comprenait : le ministre de I’Economie et des finances, Ronald Baudin, celui de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, Joanas Gué ; le gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel ; des cadres du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe et du Ministère de l’Economie et des Finances.
« La délégation a eu I’occasion de confirmer à la communauté internationale son appropriation des résultats du PDNA (processus d’évaluation des besoins post-désastres) et de discuter un projet de plan d’action pour le relèvement et le développement d’Haïti. Le document final sera présenté à New York après échanges avec les autres secteurs de la société haïtienne », conclut le communiqué du chef du gouvernement haïtien. [jmd/Radio Kiskeya]
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6648

Haiti-Séisme/Reconstruction : Les mouvements sociaux haitiens pronent la « rupture »

Position des Mouvements sociaux haïtiens sur le processus de “reconstruction” d’Haïti

Document soumis à AlterPresse le 19 mars 2010
Les organisations et mouvements sociaux haïtiens dénoncent le processus adopté pour la formulation du *Plan de Reconstruction d’Haïti*, document de base ayant servi aux discussions de la Conférence des bailleurs qui s’est achevée le 17 mars à Santo Domingo, vu que ce processus s’est caractérisé par une exclusion quasi-totale des acteurs sociaux haïtiens et une participation faible et non-coordonnée des représentants de l’Etat haïtien.
La voie tracée pour la reconstruction d’Haïti à travers le PDNA (Evaluation post-désastre) ne peut satisfaire les attentes du peuple haïtien étant donné que ce processus n’est pas conçu pour stimuler le développement, sinon pour une restauration, alors que le contexte en Haïti, désormais, exige une réorientation complète du modèle de développement.
Il est regrettable que ce document produit par un groupe de 300 fonctionnaires internationaux et nationaux soit présenté en premier lieu aux bailleurs sans qu’un large processus de consultation des acteurs sociaux haïtiens n’ait été conduit au préalable.
Nous considérons que la réunion prévue le 19 mars avec quelques organisations de la société civile à Port-au-Prince, ne saurait remplacer les véritables mécanismes de participation des différentes composantes de la société haïtienne dans la définition d’un avenir commun.
La situation de crise générée par le tremblement de terre nous place devant le défi d’entamer un processus alternatif destiné à définir un nouveau projet de Nation qui englobe de bonnes stratégies pour dépasser l’exclusion, la dépendance politique et économique ainsi que la pauvreté.
Pour que cette nouvelle orientation puisse se matérialiser et nous conduire vers une nouvelle ère de prospérité, il faut divorcer avec les paradigmes choisis jusqu’à présent et développer un processus inclusif de mobilisation des acteurs sociaux nationaux. Pour atteindre cet objectif, il faut engager les ruptures suivantes :
1- Rupture avec l’exclusion. Rompre avec cette dynamique demeure une condition essentielle pour une véritable intégration basée sur la justice sociale et tournée vers le renforcement de la cohésion nationale. Cela implique la participation et la mobilisation des forces sociales traditionnellement exclues, notamment les femmes, les paysans/nes, les jeunes, les artisans ; etc. Cela implique également le refus des structures officielles actuelles d’oppression et l’invention d’un nouvel Etat, dont la praxis s’oriente vers le bien-être de la population, la transparence, l’institutionnalisation, la justice sociale, le respect de la diversité et des droits humains.
2. Rupture avec la dépendance économique. Construire un modèle économique qui stimule la production nationale en priorisant l’agriculture, l’élevage, et l’agro-industrie tournée d’abord vers la satisfaction de nos besoins alimentaires (céréales, tubercules, lait, fruits, poissons, viandes, etc).
Ce nouveau modèle ne doit pas être dominé par la logique d’accumulation excessive de richesses ni par la spéculation mais plutôt orienté vers le bien-être de la population, la valorisation de notre culture nationale et la récupération de nos ressources forestières. Ce modèle doit aussi réduire la dépendance aux combustibles fossiles en promouvant l’évolution vers l’utilisation des immenses réserves d’énergies renouvelables disponibles dans notre pays.
3- Rupture avec la centralisation excessive du pouvoir et des services publics. Le nouveau cadre de développement doit aider à mettre en place un modèle de gouvernance basée sur la décentralisation des décisions, des services et des ressources ainsi que le renforcement des capacités des gouvernements locaux et des organisations de la société civile.
4. Rupture avec les rapports actuels de propriété de la terre. Instaurer un processus de réorganisation de l’espace physique dans les villes et villages. Cela implique la mise en œuvre d’une réforme agraire intégrale et d’une réforme urbaine qui permette de résoudre le problème de logements de plus d’un million de personnes déplacées après le séisme ; en même temps développer des espaces publics et des biens sociaux, tels que des écoles et parcs publics et garder un contrôle de l’extension des villes, etc. Pour relever de tels défis, il est nécessaire de redéfinir le rôle de l’Etat et son fonctionnement.
Ce projet national dont nous rêvons pour le développement intégral d’Haïti doit inclure un nouveau système d’éducation publique qui facilite l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants, filles et garçons, sans distinction et sans discrimination, la valorisation de la langue créole parlée par l’ensemble de la population, une forte sensibilisation sur la protection de l’environnement et la prévention des risques liés aux catastrophes naturelles ; la réorganisation du système de santé avec des hôpitaux établis dans les différents départements, la valorisation de la médecine traditionnelle et une attention particulière à la santé des femmes ; un système d’ Etat civil qui accorde les mêmes droits aux enfants, indépendamment de leurs conditions de naissance, un système de justice qui facilite l’accès à la justice pour tous et toutes et qui combat la corruption.
En ce qui a trait à la gouvernance, nous voulons un Etat qui conserve le contrôle de la gestion du pays, assume le leadership et la coordination de l’aide internationale, qui défend les intérêts de la nation aussi bien a l’ intérieur du pays qu’a l’étranger(les migrants haïtiens a l’étranger).
Quant aux relations internationales, le pays doit développer de nouveaux rapports avec les pays amis, en renforçant sa capacité de défendre ses intérêts et l’amitié entre les Etats et les peuples. Il convient de formaliser les rapports avec la République Dominicaine sous différents aspects, tels le commerce, les marchés binationaux, la migration.
Nous réclamons l’annulation de toutes les dettes d’Haïti. Que la tragédie du tremblement de terre ne devienne pas une opportunité d’endetter davantage le pays !
Pour construire ce nouveau modèle de développement, cela exige la participation et la mobilisation intense, constante et large de tous les secteurs de la nation, particulièrement des secteurs populaires qui ont un intérêt majeur dans la décentralisation et un meilleur accès des biens publics (santé, éducation, eau potable, assainissement, communication, énergie électrique et logement). Les secteurs exploités et exclus doivent être les principaux acteurs de ce processus.
Les Mouvements sociaux parties prenantes de cette Déclaration lancent un appel à la mobilisation et s’engagent à réaliser bientôt une Assemblée du Peuple Haïtien au cours de laquelle les défis seront abordés et les stratégies définies en vue de la construction alternative de notre pays.
Port-au-Prince, le 18 mars 2010
Pour authentification : Colette Lespinasse ; GARR
Commentaires:
Qu'en est-il de la rupture avec les archaïsmes des discours aujourd'hui démodés ne correspondant plus à la réalité du monde et des rapports de force aujourd'hui. Ces discours purs chef-d'oeuvre Chavezque.
Aujourd'hui la Communauté internationale s'est engagée à nous construire une démocratie sur mesure. Pour pouvoir décider et participer dans les décisions il faut prendre le pouvoir. Tous ceux qui font partis des éternels opposants et des sempiternels râleurs invétérés devraient s'arranger pour prendre le pouvoir. Sinon, continuez à râler depuis la porte d'en face.
Colette Lespinasse président 2011-2017.un slogan qui ne manque pas d'allure!

Haïti-Séisme : La police nationale affirme sa détermination à faire front aux actes de banditisme

Vendredi 19 mars 2010, par Ronald Colbert P-au-P, 19 mars 2010 [AlterPresse] --- Malgré l’assassinat de 3 policiers en l’espace de 24 heures, la police nationale d’Haïti (Pnh) reste déterminée à combattre les actes de banditisme, lesquels tenderaient à augmenter dans la zone métropolitaine de la capitale, 2 mois après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
“Il est prématuré d’avancer une tendance à une augmentation d’actes criminels à Port-au-Prince, quand nous référons à la situation qui prévalait entre les années 2003 et 2005”, affirme l’agent IV Gary Desrosiers, porte-parole adjoint de la Pnh dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Interrogé sur un bilan des cas d’agression enregistrés par l’institution policière depuis 2 mois, Desrosiers n’avance pas de chiffres, se contentant d’indiquer que les cas de meurtres ne sont pas nombreux après le tremblement de terre.
Il s’inscrit en faux contre la dénonciation des organismes haïtiens de défense de droits humains, faisant état de l’absence de patrouilles fixes et mobiles aux abords des camps de sans abris et d’espaces à forte concentration de personnes déplacées.
La configuration géographique de divers quartiers, comme la Saline (près du bord de mer de la capitale, où ont été abattus, le 16 mars 2010, 2 policiers en civil), - qui comprend divers corridors et chemins sinueux, ainsi que les conséquences du tremblement de terre – avec beaucoup de policiers décédés et portés disparus sous les décombres – sont autant de facteurs, susceptibles d’avoir des incidences sur le mode de déploiement de la police nationale.
Ces dernières semaines, la population de la zone métropolitaine de la capitale relate plusieurs cas d’actes de banditisme et d’agression, notamment aux abords des banques commerciales.
Parmi les récents cas signalés, le lundi 15 mars 2010, Mme Hyacinthe Boursiquot, directrice adjointe des ressources matérielles à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), a été mortellement attaquée par des bandits armés, alors qu’elle venait d’effectuer une transaction dans une banque située non loin de son lieu de travail, rapporte la station privée Radio Kiskeya.
A date, aucune information n’est disponible sur une enquête (en cours ou non) autour de l’assassinat, le mardi 12 janvier 2010, du professeur Anil Louis Juste, quelques heures avant le tragique tremblement de terre.
Cependant, dans l’ambiance apparemment d’insécurité qui plane sur la capitale, le porte-parole de la Pnh admet une “relation de cause à effet”, avec plus de 5 mille fugitifs (évadés de prison) qui circulent depuis 2 mois et guettent la moindre occasion pour renouveler les forfaits, pour lesquels ils étaient emprisonnés.
Dans divers actes enregistrés, des riverains signalent la main d’évadés du 12 janvier, munis d’armes à feu et perpétrant divers forfaits.
Une enquête est en cours, à la direction de l’administration pénitentiaire nationale (Apena), à la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) et à l’inspection générale de la Pnh pour déterminer et punir les coupables de l’évasion de plus 5 mille détenus de la prison civile de la capitale et d’autres prisons du pays.
Aucun mur n’a été détruit pendant le séisme, à l’intérieur de la prison civile de Port-au-Prince, suivant le constat dressé par l’Apena, rapporte Garry Desrosiers.
Vraisemblablement, l’assassinat du mercredi 16 mars de 2 policiers nationaux, Adam Richardson et Enzo Edouard (l’un affecté au commissariat de Delmas – municipalité au nord-est de la capitale- et l’autre dans le département géographique des Nippes – au sud-ouest de la capitale- ) serait “un acte criminel” perpétré au quartier populaire dénommé “la Saline”, près du bord de mer de la capitale.
Sur l’assassinat des 2 policiers, le 16 mars 2010, la police nationale se trouve sur une bonne piste, en dépit d’aucune arrestation ni d’interpellation effectuées, annonce Garry Desrosiers.
Les deux policiers tués se trouvaient, sans uniformes pendant plusieurs heures, à bord d’un véhicule Toyota Corolla, à environ 200 mètres du wharf international de Port-au-Prince.
Par ailleurs, un autre policier national, Moïse François, a été abattu, dans l’après-midi du mercredi 17 mars 2010, de 6 balles d’un évadé du nom de “Shama ainsi connu” qui, après avoir été maîtrisé dans la zone de Croix des Bouquets (à environ 30 kilomètres au nord-est de Port-au-Prince), s’est emparé de l’arme d’un policier avant de tirer sur un autre.
Par la suite, dans des échanges de tirs avec la police nationale, l’évadé “Shama” a été tué.
Ce qui s’est passé à Croix des Bouquets , à propos du policier abattu le 17 mars, attesterait d’une “certaine négligence”, puisque, à partir des informations disponibles, une patrouille policière s’était détachée pour débusquer l’évadé qu’elle a pu appréhender et maîtriser, avant que “Chama” ait pu utiliser l’arme d’un des policiers, rapporte Gary Desrosiers.
Evoquant une relation “dynamique” entre tous les acteurs dans la société, le porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti convie “tous les secteurs à conjuguer leurs efforts” pour améliorer constamment la situation sécuritaire.
La population nationale peut communiquer, à la Pnh, les informations dont elle dispose en composant les numéros de téléphone (509) 3838 1111, 3839 1111 et 122,
Quant à la justice, qui coiffe la Pnh, elle devra assurer le suivi nécessaire aux démarches institutionnelles réglementaires, telles les interpellations et arrestations effectuées par la police nationale, souhaite Gary Desrosiers. [rc apr 19/03/2010 09:30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9360

Haïti-Séisme : Réouverture timide des écoles à Jacmel, 2 mois après

Vendredi 19 mars 2010 Par Karenine Francesca Théosmy
P-au-P, 19 mars 2010 [AlterPresse] --- Deux mois après le tremblement de terre du 12 janvier, les établissements scolaires recommencent à fonctionner, mais timidement à Jacmel, la capitale du département géographique du Sud-Est qui a été très affectée dans le séisme, constate l’agence en ligne AlterPresse.
C’est avec joie que les élèves, filles et garçons, ont repris l’école depuis le lundi 15 mars, confie à AlterPresse le directeur du centre Alcibiade Pommayrac, Gérard Borne.
Au Centre Alcibiade, les classes se déroulent sous des structures en bois et en paille, et tous les élèves ont répondu présents pour cette reprise.
Même constatation pour l’école congréganiste Frère Clément qui, en plus, a accueilli une trentaine d’enfants scolarisés à Port-au-Prince, et hébergé deux autres écoles.
Ces écoles travaillent suivant la formule de double vacation.
Dans les rues de Jacmel, à l’entame de cette deuxième quinzaine du mois de mars 2010, il est difficile de ne pas remarquer petits et moins grands dans leurs uniformes.
« Pour eux, c’est la seule solution d’échapper à leurs problèmes, à leur tristesse, quand ils ont perdu des proches ou des parents, d’échapper au camp de sinistrés ou ils se trouvent », souligne Gérard Borne.
Malgré tout, à Jacmel, de nombreux enfants n’ont toujours pas repris le chemin de l’école.
Certains établissements n’ont pas été déblayés, tandis que d’autres accueillent des sinistrés du séisme, comme c’est le cas au grand Complexe Wolf.
« Le plus grand défi : que l’ensemble des établissements puissent être aidés (aussi), puissent avoir des moyens pour s’installer sur des terrains disponibles, que tout cet argent international (qui rentre dans le pays) serve aussi (en partie) à l’éducation », suggère le directeur du Centre Alcibiade.
Parents mobilisés
Il a fallu 3 à 4 semaines de travail pour la reprise des cours à l’école congréganiste Frère Clément, mais cela avec le support des mères qui, en majorité, ont mis la main à la pâte, indique le frère Yves Allain.
« Moi, je pense qu’il faut se mobiliser. Ce n’est plus le moment de parler de solidarité, c’est le moment de la vivre. Tout seul je n’aurais pas réussi, j’apprécie beaucoup la solidarité des parents. Il y a des mamans qui sont venues brouetter des roches pour faire un terrain ici. Des élèves de 6e année fondamentale sont venus nous aider à monter des tentes. », raconte t-il.
A présent, « c’est comme si on a tourné une page, ajoute t-il. On a tourné le dos à l’événement ».
D’autres établissements de la ville ont programmé leur réouverture pour le mois d’avril 2010.
Mais déjà, pour ces élèves, celles et ceux qui ont pu retrouver leur camarades, il s’agit d’un moment particulier.
Ecolières et écoliers de Jacmel, interrogés par AlterPresse, ne cachent pas leur enthousiasme.
« Il faut que chaque élève ait sa chance, il faut que l’école reprenne. Il faut que les examens aient lieu, il faut que les enfants, les adolescents et les jeunes adultes (qui étudient) puissent sentir qu’on s’occupe d’eux et qu’on s’occupe surtout de leur avenir » souhaite Gérard Borne.
Jacmel est l’une des villes les plus touchées par le séisme du 12 janvier qui a fait environ 250 000 morts, selon un dernier décompte officiel.
La reprise des activités scolaires à Jacmel traduit un effort exceptionnel.
Le gouvernement a annoncé la réouverture des écoles comme sa priorité, avec un nouveau délai se situant au mois d’avril prochain.
Outre des tentes, promises par le fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), aucun autre support - pouvant toucher, notamment, les parents -n’est avancé. [kft rc apr 19/03/2010 0:12]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9361

Une dignité retrouvée

Dans un camp pour les victimes du séisme situé dans l'enceinte de l'Asile municipal à Port-au-Prince, des enfants s'attroupent autour de grandes citernes d'eau noires installées par les Sociétés de la Croix-Rouge espagnole et haïtienne. 
Dans un cadre si exigu, l'intimité est un rêve inaccessible. Un bébé peut avoir du plaisir à prendre un bain dans une petite cuvette en plastique, mais imaginez ce que ressentent les personnes âgées ou infirmes lorsqu'elles doivent essayer de se laver et d'entretenir leur hygiène avec seulement un minimum d'eau. Sans parler des difficultés supplémentaires que doivent rencontrer les personnes en chaise roulante.

Pour contribuer à résoudre ce problème, le CICR installe dans l'enceinte de l'Asile 50 latrines à fosse ventilées améliorées, dont certaines seront adaptées aux utilisateurs de chaises roulantes de l'institution. Trop effrayées pour rester à l'intérieur, les personnes âgées, depuis le séisme, passent le plus clair de leur temps dans le jardin de leur asile auparavant tranquille, assises à l'ombre, ou installées dans leur chaise roulante au milieu du chaos et du fracas ambiants. Une fois terminées, les toilettes, qui sont solides et faites de bois et de tôle ondulée, offriront à ces vieillards extrêmement vulnérables un minimum d'intimité au milieu d'un camp surpeuplé.


Sur le site de l'asile, des enfants courent et jouent. Un marché improvisé proposant des fruits, des légumes et divers bibelots bon marché fourmille de monde. De jeunes hommes à l'air très concentré jouent avec passion aux dominos dans l'un des rares espaces libres entre les tentes. Des adolescents tournent en rond, sans rien faire. Les vieux résidents de l'Asile somnolent, de travers dans leur chaise roulante. Un groupe de personnes recueille de l'eau, tandis qu'à proximité des femmes sont assises, faisant la lessive. Au milieu du camp, les ouvriers qui construisent les latrines sont assis sur les fondations de béton à côté d'une rangée de fosses profondes, attendant leur supérieur. Les toilettes, une fois prêtes, contribueront à redonner aux personnes âgées un peu de la dignité qu'ils ont perdue, comme tellement d'autres choses, lors du séisme.
N/CICR
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17274

Le séisme a provoqué des pertes équivalent à 120% du PIB

Les statistiques communiquées par les agences internationales et le gouvernement haïtien au cours de la conférence préparatoire de Santo Domingo font état de pertes énormes enregistrées lors du séisme du 12 janvier 2010. Sur le plan humain : 15 % de la population haïtienne ( 1.7 millions de personnes) ont été affectées par le violent séisme qui a causé le décès de 250 000 personnes. 300 000 individus ont été blessés alors que 1.3 millions ont perdu leur domicile au moment du tremblement de terre. De plus environ 500 000 personnes se sont réfugiés dans les villes de province notamment l'Artibonite et la Grand Anse après le 12 janvier. Selon le Post Disaster Needs Assessment" (PDNA) l'impact sur les infrastructures est également catastrophique. 105 000 résidences ont été détruites et 208 000 autres endommagées. 1 300 établissements éducatifs et une cinquantaine d'hôpitaux et de centres de santé se sont effondrés. D'autres infrastructures importantes dont le Port de Port-au-Prince, le Palais National, le palais législatif, le palais de justice et de nombreux ministères ont également été détruits.
Les pertes sont estimées à 7 milliards 863 millions de dollars américains soit 120 % du Produit Intérieur Brut (PIB) d'Haïti en 2009. Le secteur privé a payé le plus lourd tribut avec 5 milliards 491 millions de dollars de perte soit 70 % du total.
Les participants à la conférence préparatoire de Santo Domingo ont planché au cours de la première journée de travail sur le mécanisme de gestion des fonds de la reconstruction. Les différents partenaires ont convenu de la nécessité de créer l'Autorité pour le Développement d'Haïti composée des représentants de la communauté Internationale, du gouvernement et du secteur privé haïtien.
LLM
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17279

Mobilisation de l'IRD et de l'AIRD pour Haïti

L'IRD et l'Agence inter-établissements de la recherche pour le développement (AIRD) mettent en place des actions immédiates et à plus long terme, pour répondre à la situation engendrée par le récent séisme en Haïti. Ces actions sont menées en partenariat avec les communautés scientifiques et académiques françaises et haïtiennes. L'AIRD mandatée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche
Pour répondre à l'appel des autorités académiques haïtiennes, l'AIRD a été mandatée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche pour coordonner l'action des organismes scientifiques français en faveur de la relance du système d'enseignement supérieur et de recherche en Haïti. L'IRD avait d'ailleurs manifesté, dès le 25 janvier et en association avec la Conférence des présidents d'universités, l'Agence universitaire de la francophonie et des membres de l'AIRD, son intention d'agir pour aider au rétablissement de la communauté scientifique haïtienne.
Georges De Noni , directeur du centre IRD France-Nord, a été nommé chargé de mission AIRD pour Haïti , dans le cadre de la mission de coordination pour la reconstruction du système d'enseignement supérieur et de recherche en Haïti.
Campagne HAITI-OBS menée par l'UMR Geoazur
Les équipes scientifiques de l'IRD et plusieurs partenaires ont d'ores et déjà engagé les actions d'urgence nécessaires à l'analyse des événements sismiques récents. L'enregistrement des répliques, à proximité de la zone de rupture initiale, apporte en effet des informations sur les processus sismiques en cours. Il permet notamment de localiser les répliques, de caractériser le segment qui a rompu et d'évaluer les variations de la répartition des contraintes élastiques. Ces éléments de connaissances aideront ensuite à définir, à orienter et à dimensionner de futures mesures de protection des populations locales. Pour palier l'absence totale de stations sismologiques sur le territoire d'Haïti, l'UMR Géoazur a mis en place, dès les premières semaines suivant l'évènement, une intervention sismologique en mer, la campagne HAITI-OBS. Organisée avec le soutien de l'INSU et du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et la collaboration du laboratoire Domaines océaniques à Brest, des observatoires sismologiques de Martinique et de Guadeloupe, de l'université Antilles-Guyane et du laboratoire de Géosciences marines de l'Ifremer, cette opération a permis d'enregistrer les répliques avant qu'elles ne cessent, et que ne s'éteigne avec elles une précieuse source de savoir.
À lire également (L'Atalante dans les eaux d'Haïti, campagne Haiti OBS) http://metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=16936
IRD
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17276

Haiti : 2,000 repas cuit à l'heure

La Première Dame de la République, le Dr Margarita Cedeño de Fernández (ambassadrice d'Amérique Latine), a fait don de deux cuisines mobiles au gouvernement haïtien dans le cadre des programmes d'aide alimentaire.
Ces cuisines mobiles d'une valeur de 350,000 dollars ont été remises lors d'une cérémonie officielle tenue au Palais National à Santo Domingo, à l'issue du premier congrès de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Étaient présents à cette cérémonie: Jacques Diouf le directeur de la FAO, Salvador (Chio) Jimenez secrétaire d'État du Ministère de l'Agriculture dominicain, le Ministre de l'Agriculture d'Haïti, Joanas Gué et d'autres fonctionnaires du gouvernement Haïtien venu recevoir cette donation.

Ces deux unités mobiles ont une capacité de production d'environ 16,000 repas de nourriture cuite par jour (2,000 rations à l'heure) et permettront en se déplaçant de desservir les zones sinistrées afin de délivrer l'aide alimentaire d'urgence aux victimes du séisme.
N/Radio Métropole Haïti.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17275

DIGICEL procure gratuitement des téléphones aux ONG travaillant en Haïti

Digicel, manifestant son support continu à la communauté haïtienne, a offert près de 15,000 téléphones à plus d'une quinzaine d'institutions parmi lesquelles des organisations internationales dans le but de faciliter leurs travaux sur le territoire national après le séisme du 12 janvier.
Consciente de l'importance de la communication pour la mobilisation, la coordination et le déploiement de l'aide, Digicel a offert gratuitement des milliers de téléphones à plus de 25 organisations telles : la UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), la CARE, etc… afin que ces organisations puissent être en mesure d'assurer leur mission de soutien et d'encadrement à la population haïtienne. Plus de 650 téléphones BlackBerry ont aussi été distribués gratuitement par Digicel depuis le séisme.
La Directrice de Marketing de Digicel-Haïti, Tatiana Policard, commenta « Digicel a pris l'engagement d'être toujours aux côtés du peuple haïtien en toutes circonstances ; les grandes tragédies nationales comme celle du 12 janvier dernier nous interpellent davantage et quand l'occasion se présente pour nous à Digicel d'épauler des institutions dont l'objectif premier est d'améliorer les conditions de vie des haïtiens (nes), nous le faisons avec enthousiasme et spontanéité».
« Pour que nos actions soient plus efficaces au sein du groupe de travail sur la gestion des camps de réfugiés, dont l'OIM est le coordinateur, la communication est un facteur indispensable. L'aide offerte par Digicel aux équipes de l'OIM et aux travailleurs sociaux et humanitaires est d'une grande utilité, car elle nous permet de mieux coordonner nos actions sur le terrain » a déclaré Mark TURNER, représentant de l'OIM.
Depuis le tremblement de terre Digicel multiplie ses efforts pour venir en aide à la population haïtienne. En effet, Digicel a expédié plus de 90,000 livres de provisions et 21,000 livres de médicaments et antibiotiques pour venir en aide à tous ceux dont les vies ont été bouleversées par le séisme. Le « Fonds d'Aide Digicel pour Haiti », a fait don de US$5 millions à des ONG pour supporter les efforts d'assistance en Haiti et les clients de Digicel à travers la Caraïbes et l'Amérique Centrale ont fait don, par message texte et appels téléphoniques, de plus de US$500,000. Digicel a aussi fait don à chacun de ses 2 millions d'abonnés d'US $5 de crédit minute gratuit, totalisant US$10 million. Digicel supporte aussi les efforts de relance du football haïtien sévèrement affecté par le séisme et a offert une aide financière additionnelle aux équipes de première division des zones affectées. Une commande de 19,000 tentes évaluées à 3 millions de dollars américains a aussi été placée par la compagnie. Ces tentes pourront abriter plus de 100,000 personnes et seront en Haiti à la mi-avril.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17273