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mercredi 19 mars 2008

La chambre basse en état de léthargie selon des élus

La chambre des députés est en léthargie selon de nombreux élus qui dénoncent un climat de tension au parlement haïtien.
Le député Dorson Jean Beauvoir qualifie de perte de temps la rencontre entre les responsables de la sécurité publique et la commission sécurité de la chambre basse tenue lundi dernier. Le parlementaire croit que la situation sécuritaire est préoccupante mais estime que cette rencontre était l’occasion pour certains élus de régler leurs affaires personnelles. " Des députés ont voulu avoir le numéro de téléphone du ministre ou demander que la police leur rende un gyrophare", dit-il faisant valoir que les députés qui viennent d’accorder un vote d confiance au gouvernement doivent attendre les résultats du travail. Estimant que la chambre basse perd son temps, Dorsonn Jean Beauvois fait remarquer que les députés devraient maintenant plancher sur le projet de loi électorale. " Il faudrait que le peuple ferme le parlement parce que plusieurs élus s’occupent de leurs propres intérêts", lance le parlementaire qui n’avait pas accordé sa confiance au premier ministre Alexis. Dorsonn Jean Beauvois fait état d’une profonde division ou fracture à la chambre basse qui entraîne la paralysie des activités et un climat de tension. " Les députés Jean Marcel Lumérant et Joseph Isidor Mercier ont dégainé leurs armes la semaine dernière en raison de ce climat de tension qui résulte de la formation des commissions permanentes", ajoute t-il. " Il faut trouver un consensus minimum pour avancer sur le nécessaire parce que nous ne faisons pas notre travail", dit-il tout en plaidant pour un rapprochement entre les deux groupes dont l’un est dirigé par Steven Benoît. Premier secrétaire de la chambre basse, Steven Benoît (Lespwa), reconnaît que la chambre basse ne travaille pas en assemblée mais soutient que les commissions fonctionnent. " Depuis deux mois il n’y a pas eu de séance", confesse t-il précisant " mais je suis toujours a mon poste". Il confirme que des rapports accablants permettent de constater que des parlementaires ont pillé la chambre basse et réclame la publication de ces rapports.Steven Benoît et Dorson Jean Beauvoir estiment qu’il faut lancer une campagne anti corruption à la chambre basse. " Des députés n’ont pas l’autorité morale pour convoquer des personnalités sur la corruption", déclare M, Jean Beauvois faisant remarquer que des élus gardent depuis deux ans des voitures de location alors qu’ils ont reçu des fonds pour l’acquisition de véhicules.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13592

Des juristes estiment que le sénat montre sa volonté de faire respecter la constitution

Les juristes Hanibal Coffi et Emmanuel Ménard louent la démarche du sénat visant à faire respecter les prescrits de la constitution. Selon eux, la démission du sénateur Boulos intervenue quelques minutes après le vote du rapport de la commission permet de clore ce chapitre.
Pour Hanibal Coffi, le sénateur Boulos a été acculé à la démission en raison du vote du rapport de la commission sur la nationalité. " Je regrette la situation au parlement, il y a des fautes à ne pas commettre parce qu’elles auront des conséquences graves", dit-il faisant allusion à la nationalité étrangère de M. Boulos. Qualifiant de tardive la démission de M. Boulos, maître Coffi regrette que le sénateur du Nord-Est n’ait pas eu le courage de jette l’éponge plus tôt.
Hanibal Coffi estime que le débat sur la nationalité, important sur le plan politique, est très mal initié. Considérant la situation socioéconomique du pays, il invite les politiques haïtiens à ne pas rester cloîtré dans des réflexes insulaires mais à permettre à tous les haïtiens d’être utiles à leur pays.
Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, Hanibal Coffi, a fait valoir que les dossiers des sénateurs Boulos et Compère sont différents. Si M. Compère a adopté la nationalité américaine, M. Boulos lui est né aux Etats-Unis. " Le sénateur Boulos a été très mal conseillé puisque la loi stipule qu’a partir de 18 ans on peut remplir une formalité pour avoir sa nationalité haïtienne sans ambiguïté ", dit-il précisant que M. Boulos a payé le prix pour avoir conserver ses deux passeports.
Interrogé sur la compétence du sénat à destituer un sénateur élu, maître Emmanuel Ménard fait remarquer que dans ce cas les pères conscrits ont constaté qu’une personne n’était pas éligible.
Emmanuel Menard soutient que M. Boulos n’a nullement besoin d’écrire une lettre pour confirmer sa démission. " Un élu n’a de redevance que par devant ses mandants, puisqu’il n’a pas d’affaires courantes à liquider", explique t-il.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13594

Philipeau, la misère à fleur de peau

« Bloc 6 »! Ce n'est pas un nom de code, mais celui de l'ensemble des baraquements qui forment la localité de Philipeau.
Ce vaste bidonville, dissimulé derrière les immeubles imposants de Pétion-Ville, croupit dans la misère et devient de plus en plus menaçant pour l'environnement de la ville portant le nom de l'un des pères fondateurs de la patrie.
Philipeau regorge actuellement de plus de 75 mille habitants, répartis au niveau de plusieurs quartiers déshérités, dont Désermite, Cérésier, Tchetchenie et Jalousie.

Philipeau, vaste bidonville, caché derrière les grandes bâtisses de Pétion-Ville (Photo: François Louis)

Ces gens, habitant en majorité dans des masures, croupissent dans la pauvreté. Les infrastructures de base, notamment l'électricité et l'eau potable, font cruellement défaut.« Les quelques rares habitants qui bénéficient du service de la Centrale autonome métropolitaine d'eau potable (CAMEP) ont juste fait un piratage. Ils sont raccordés illégalement au réseau hydraulique », explique un responsable d'une organisation communautaire de la zone.

Construction d'une citerne à Philipeau dans le cadre d'un projet financé par le Ministère de la Planification et de la Coopération externe (Photo: François Louis)
Pour trouver de l'eau, les habitants doivent attendre la manne du ciel ou faire appel aux camions-citernes. De l'eau tout à fait non potable, tirée de puits artésiens souvent contaminés depuis la nappe phréatique. « On utilise l'eau de pluie ou bien on achète de l'eau de réservoir distribuée par les camions-citernes », explique un riverain de Désermite.
Un projet de construction de cinq citernes a été récemment soumis au ministère de la Planification et de la Coopération externe pour les habitants de ce vaste bidonville. Les demandes ont été agréées en partie. « On nous a octroyé de l'aide pour la construction de trois citernes », dit le délégué de la zone, Max Bontemps.

Des milliers de maisonnettes ont supplanté la couverture végétale à Jalousie (Photo: François Louis)

A Philipeau, le courant électrique n'est pas un service offert à tout le monde. Quelques riverains se regroupent et achètent un transformateur qu'ils se partagent. « La majorité des habitants de Désermite, de Cérésier, et de Jalousie n'ont pas de courant électrique », raconte Alphonse Exilus, un notable de la zone.



La vie comme une loterie
A Désermite, le pain quotidien a le goût du hasard. On y compte plusieurs dizaines de banques de borlette où défilent à longueur de journée, enfants, jeunes et adultes. Cela va sans dire, pour gagner sa vie dans cette zone, on mise beaucoup sur la loterie. « C'est normal. Les gens n'ont pas d'autres activités. Ils restent dans les parages à l'attente du « Bondieu bon » et jouent à la loterie », déplore un membre du Comité de soutien pour le Développement et l'épanouissement de Philipeau (COSODEP), une organisation communautaire.
Quelques rares habitants bénéficient du courant électrique (Photo: François Louis)

Le secteur économique est, entre autres, constitué de petits commerçants qui étalent leurs maigres produits le long de la chaussée étroite et poussiéreuse, considérée comme la route principale et stratégique de ce vaste bidonville.
En fait, quelqu'un qui se rend à Philipeau, n'a pas trop de choix en ce qui concerne les infrastructures routières. Ou bien il choisit de dévaler la pente sinueuse, raide et glissante qui s'ouvre sur la rue Louverture au dos de l'immeuble imposant abritant la compagnie Digicel, l'Union européenne et l'Agence France presse, ou bien il prend le risque de descendre l'escalier à pic, vétuste et dangereux situé à proximité du Centre professionnel municipal de Pétion-Ville. Les deux pistes inclinées débouchent sur un grand ravin occupé, en amont comme en aval, par des centaines de maisonnettes. C'est la topographie même de ce bidonville traversé par sept ravins. Les gens construisent n'importe où. Dans le lit des vallons ou sur des pentes calcaires fragiles.
Menace pour l'environnement
Ces constructions anarchiques, entamées, selon des Pétion-Villois, après le départ de Jean-Claude Duvalier, ont accéléré le phénomène de déboisement dans la commune et ont réduit en vingt ans le morne L'Hôpital, pris en chasse par des centaines de cahutes, en un espace dénudé, privé de végétation.
Pire, ces baraquements gagnent de plus en plus du terrain et concourent grandement à ternir l'image de cette commune considérée, depuis les années 1970, comme lieu de résidence des élites intellectuelle et économique du pays.
Une cahute mise en vente à Philipeau (Photo: François Louis)
De quoi inquiéter certains résidents de la commune qui redoutent dans les prochaines années une explosion démographique dans les hauteurs de Pétion-Ville, notamment à Pélerin et Laboule où l'on constate déjà quelques constructions anarchiques.
Il est évident que ces cahutes érigées dans les flancs des mornes accélèrent le phénomène du déboisement et entraînent conséquemment, en saison de pluie, la perte de la terre arable, des affaissements et glissements de terrain, des pertes en vies humaines. Il est encore plus inquiétant pour ces gens qui construisent dans le lit des ravins, sous le sable avec des matériaux de mauvaise qualité. Malheureusement, ces dangers imminents paraissent moins évidents aux yeux de ces riverains que l'exigence d'un logement. Ils échappent toujours à l'attention de nos gouvernements « pompiers ». Et les gens continuent à bâtir leurs maisonnettes sur le sable. Puis surviennent la pluie, les dégâts et la mort.

Jean Max St Fleur

Boulos contraint à la démission...Pour violation de la Constitution.. il est détenteur d'un passeport américain

Acculé par un rapport accablant, lâché par ses pairs...Rudolph Henri Boulos est contraint de démissionner de son poste de sénateur pour éviter la destitution. Galvanisé, il y a deux ans, par l'électorat du Nord-est, l'important industriel devenu sénateur, laisse le Parlement par la petite porte!
Le sénateur démissionnaire présente son passeport haïtien à l'assemblée (Photo: Georges Dupé)
Mardi 18 mars 2008, 17 heures 40, Rudolph Boulos surprend l'Assemblée des sénateurs qui s'apprêtait apparemment à le destituer. « Devant le rapport de la commission d'enquête, je prends la décision de démissionner et de partir du Sénat », a lâché le vice-président du Grand corps, qui, jusque-là, revendiquait sa simple nationalité haïtienne.
Comme une équipe de football laminée en finale, Rudolph Boulos laisse tout de go la salle, laissant derrière lui des éclats de rires, des soupirs et des applaudissements. Face au rapport accablant de la commission d'enquête spéciale présidée par le sénateur Youri Latortue, Rudolph Henri Boulos met toujours en avant un visa américain apposé sur son passeport haïtien. « On ne peut pas être détenteur d'un passeport américain et avoir parallèlement un visa américain sur un passeport haïtien », avait-il argumenté peu avant sa surprenante démission.
Rudolph Henri Boulos contraint à la démission comme sénateur de la République (Photo: Georges Dupé)
Ironie du sort, a dénoncé le président de la commission d'enquête, le visa américain octroyé à Rudoplh Henri Boulos, date de 2007. « Entre 2005 et 2007, avec quels types de documents aviez-vous voyagé », s'interroge Youri Latortue. La même question est reprise par Joseph Lambert, ex-président du Sénat. Des vingt et un sénateurs qui ont répondu à l'appel nominal, Rudolph Boulos n'avait que Jean Rodolphe Joazile, son collègue du Nord-est comme allié. A chaque intervention des membres de l'Assemblée, l'accusé voyait sa chance de siéger au Parlement diminuée.
« Boulos est lâché par ses pairs », chuchote l'assistance chauffée à blanc.
Le sénateur Youri Latortue, président de la commission sénatoriale chargée d'enquêter sur la nationalité des parlementaires et des membres du gouvernement (Photo: Georges Dupé)
« J'ai été détenteur d'une carte de résidence américaine que j'ai convenu de remettre pour des raisons économiques », reste le dernier argument avancé par Rudolph Boulos, vantant les bienfaits de son père qui fut ministre. Là encore, il a été coincé par Fritz Carlos Lebon, Questeur du Sénat. « Un citoyen détenteur d'une carte de résidence, ne doit pas passer plus de six mois en dehors de son pays d'accueil. Les déclarations de M. Boulos sont faussées», a déclaré à nouveau Lebon, comme pour clouer Boulos au pilori.
Lâché par ses pairs, Rudolph Henri Boulos laisse le Parlement (Photo: Georges Dupé)

- Usurpateurs de titres -Boulos parti ? Un poste de plus à combler au Sénat après celui de Noël Emmanuel Limage, décédé il y a un an dans un accident de la route et dix autres sièges - dont celui d'Ultimo Compère - qui seront vacants soit après le vote du projet loi électorale au plus tard en mai prochain. Des élections seront organisées pour le renouvellement du tiers du Sénat, des Assemblées et pour tous les autres postes qui pourraient devenir vacants, prévoit déjà le projet de loi soumis au Parlement.
Rudolph Henri Boulos entouré des autres membres du bureau su Sénat peu avant sa démission (Photo: Georges Dupé)
Sur la base des faits établis, les sénateurs Ultimo Compère - en voyage personnel depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis - et Rudolph Boulos sont de nationalité étrangère, dit une Résolution votée en Assemblée par 17 voix pour, 3 abstentions et zéro contre. Leur présence, poursuit la Résolution, est une usurpation de titre. Boulos s'en va, laissant la Fusion des sociaux démocrates, dans le pétrin. Cette structure politique n'a pas eu l'intelligence et la sagesse de l'Organisation du peuple en lutte (OPL) qui, en 1997, avait contraint l'un de ses sénateurs, Roger Eddy Sajous de démissionner pour éviter la destitution.

Claude Gilles

Jean Pharès Jérôme

Sauvons la baie de Port-au-Prince

À moins de 300 mètres de la baie de Port-au-Prince, s'entassent des déchets de toutes sortes. À certains endroits, ils flottent sur l'eau douteuse de la mer, lui donnant l'aspect d'un vaste marécage puant. Ajoutez à cela, des tonnes d'alluvions en provenance du morne L'Hôpital remplissent cette baie : un risque - à court ou à moyen terme- de modifier l'échancrure du littoral. Les premières observations d'une étude réalisée sur la dégradation de la baie de Port-au-Prince par des experts cubains et financée par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), pour le compte du ministère de l'Environnement, révèlent que la pollution marine détruit l'oxygène indispensable aux espèces aquatiques et favorise le développement des algues. Outre les ordures domestiques qui se déversent dans la baie de Port-au-Prince, les résidus des combustibles de la compagnie nationale d'électricité(EDH) empoisonnent la vie des poissons qui, pour survivre, fuient les côtes, révèle la version préliminaire de l'étude présentée le mercredi 5 mars au ministère de l'Agriculture. Entre autres conséquences de la pollution : les pêcheurs, dépourvus d'équipements et de moyens techniques appropriés, partent de plus en plus loin en haute mer- au péril de leur vie- pour trouver de quoi nourrir leur famille.
Le dossier de la contamination de la baie de Port-au-Prince et d'autres zones côtières d'Haïti avait déjà été soulevé par des organisations de défense de l'environnement. Des articles de presse attiraient l'attention des autorités sur les déchets plastiques qui s'accumulent sur nos plages après les averses. Certains de ces résidus solides atteignent - à la faveur des marées- les côtes de la République dominicaine et d'autres pays de la Caraïbe, confirment des prises de vue aérienne.


Au cours de la première phase de l'étude menée par des experts du centre d'étude scientifique sur l'environnement (CITMA), des échantillons ont été prélevés à la surface et à plus de cinq mètres de profondeur de la mer. Leurs analyses en laboratoire devront déterminer le degré de contamination de la baie de Port-au-Prince et fourniront des informations sur l'évolution de la pollution des zones côtières d'Haïti pendant des décennies. Ils permettront aussi de faire une projection des conséquences éventuelles de la dégradation de l'environnement sur le littoral et de trouver des solutions pour limiter les impacts. Avec le déboisement accéléré et les constructions anarchiques au niveau des bassins versants, la pollution marine devient de plus en plus préoccupante, voire alarmante. « Le déboisement au niveau des bassins versants et le déversement dans la mer des ordures de toutes sortes sont responsables de la contamination de la baie de Port-au-Prince », a notamment déclaré Misael Diaz Asencio qui intervenait lors de cette présentation des premières observations de l'étude. L'expert cubain a suggéré aux responsables haïtiens de travailler à la réhabilitation des bassins versants du morne L'hôpital et à prendre des mesures visant à améliorer les conditions de vie de la population, indiquant qu'il s'agit aussi d'un problème social et économique.Le problème de contamination des zones côtières revêt également un caractère culturel, poursuit Misael Diaz Asencio. « En Haïti, on tourne le dos à la mer qui devient un immense site de décharge, alors que dans d'autres pays les maisons dominent cette étendue d'eau salée et leurs occupants le contemplent de jour comme de nuit », explique-t-il.
L'étude sur le degré de contamination de la baie de Port-au-Prince, qui s'inscrit dans le cadre d'une campagne océanographique internationale, doit prendre en compte cet aspect, estiment d'autres intervenants à la présentation des premières observations de ladite étude. Le ministre de l'Environnement, Jean-Marie Claude Germain, qui participait à la rencontre au ministère de l'Agriculture, croit que cette initiative est « une très bonne chose pour Haïti », indiquant que le pays fait face à une carence d'informations techniques fiables sur le taux de sédimentation marine. « Il nous faut des informations techniques fiables pour développer des stratégies qui permettent d'arrêter la dégradation continue de la baie de Port-au-Prince », a-t-il insisté.La campagne océanographique supportée par l'AIEA concerne quatorze pays de la région. Haïti est le premier Etat à mener une étude sur la contamination des zones côtières et sera le premier à avoir les résultats en 2011. Outre Port-au-Prince, la ville des Gonaïves est ciblée par les experts qui tenteront d'expliquer le taux élevé de sédimentation marine dans cette zone.
Source : Panos Caraïbes
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55532&PubDate=2008-03-19

Hausse sensible du taux de change de la gourde par rapport au dollar

La dépréciation de la gourde par rapport au dollar devrait forcer les autorités monétaires à modifier leur politique adoptée durant les derniers mois. Le dollar américain se rapprochait du niveau de 37, 40 gourdes à l’achat et se vendait a près de 39 gourdes. En début d’année, le dollar s’achetait aux alentours de 35 gourdes 25 et se vendait à près de 37 gourdes.
Le chroniqueur économique de radio Métropole, Kesner Pharel, estime que cette dépréciation de 5 % pourrait contribuer à l’alimentation des tensions inflationnistes dans l’économie nationale rappelant que les importations se rapprochent du niveau de deux millions de dollars.
Cette tendance haussière s’est établie depuis l’été dernier avec le taux d’inflation accusant un niveau de 11 % en janvier 2008. " Les responsables du Fonds Monétaire International (FMI) ont recommandé aux autorités haïtiennes de pratiquer une politique prudente, ce qui signifie un resserrement de l’étau monétaire par la banque centrale", fait remarquer M. Pharel.
Les taux directeurs de la BRH pour la période la plus longue, 91 jours, sont passés de 20 % en octobre 2006 à moins de 5 % actuellement, soit 4,4 % au début de mars 2008. Selon Kesner Pharel un renforcement de cette tendance pourrait produire une réduction du volume de crédit dans le système bancaire local particulièrement, les crédits en gourdes.
Le gouverneur de la Banque Central, Charles Castel, avait rappelé le 2 janvier dernier, que son institution souhaitait éviter une trop forte dollarisation du crédit dans le système financier haïtien. Le volume du crédit en gourde entre octobre 2007 et février 2008 a affiché une croissance moyenne de 3,2 % tandis que les crédits en dollars ont affiché une augmentation de 0,6%. " Il faudrait s’attendre à une diminution du volume de crédit en gourdes au cas ou les autorités monétaires décideraient d’accroître les taux sur les bons BRH, insiste M. Pharel. Les Banques commerciales pourraient opter pour des placements moins risqués à la Banque centrale.
Le solde des bons BRH est estimé a plus de 8 milliards de gourdes.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13590

Le sénat planche sur le dossier de la double nationalité

L’assemblée de sénateurs analysera ce mardi le rapport de la commission sur la nationalité alors que de nouveaux éléments doivent être soumis à l’appréciation des membres de cette commission sénatoriale spéciale. Les responsables de la Fusion des Sociaux-démocrates ont acheminé hier au sénat une copie des documents réclamés par le président de la commission Youri Latortue.
Le passeport haïtien délivré en 1991 à M. Rudolph Boulos, une copie de son acte de naissance et des pages de signalement des passeports de ses parents ont été expédiés au président du sénat révèle le président de la Fusion, Victor Benoît. Il sollicite une rencontre entre les membres de la commission sénatoriale sur la nationalité et les conseillers juridiques de la Fusion.
M. Benoît espère que le débat se poursuivra autour de ces dossiers avant que le sénat ne se prononce sur la question. On notera que le président de la commission senatoriale s’était dit prêt à poursuivre l’enquête au cas ou l’assemblée des sénateurs en ferait la demande.
Youri Latortue espère enquêter sur la nationalité des membres du gouvernement, d’autant plus que le premier ministre Jacques Edouard Alexis avait réclamé de nouvelles procédures pour poursuivre l’enquête. Le ministre de la justice, le principal concerné a confirmé hier son refus de se présenter par devant la commission.
" Ma position est celle du gouvernement", a-t-il lancé à l’attention des journalistes qui le pressaient d’expliquer son comportement.
S’il a crié haut et fort " je suis un natif natal", M. Magloire qui a occupé la fonction de procureur de la couronne à Montréal ( Canada) n’a pas voulu soumettre ses documents à la commission sénatoriale d’enquête sur la nationalité.
Par ailleurs, le sénateur Ultimo Compère, mis en cause dans le rapport a curieusement prolongé son séjour aux Etats-Unis alors qu’il devrait répondre aux questions des membres de la commission.
Parallèlement le sénateur de la Grand Anse, Andrice Riché (OPL), a déploré le comportement d’un groupe de députés qui avaient critiqué le travail de la commission. Il croit que la commission dans le cadre de ses enquêtes parviendra à trouver la vérité. " L’homme d’état qui cache sa nationalité est un menteur qui ne respecte pas la nation", ajoute t-il.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13589

Le kidnapping au menu d’une rencontre entre des responsables de la sécurité publique et une commission parlementaire

Trois des membres du conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), le ministre de la justice, René Magloire, le secrétaire d’état à la sécurité publique, Luc Eucher Joseph et le directeur général de la Police, Mario Andrésol se sont entretenus hier avec les membres de la commission sécurité de la chambre basse.
Le renforcement du dispositif sécuritaire, le renforcement du Centre de Renseignements et d’opération (CRO) et l’octroi de plus de matériels aux forces de l’ordre figurent au nombre des mesures annoncées par les responsables de la sécurité publique lors de cette rencontre de plus de 5 heures consacrée à la lutte contre le kidnapping.
A l’issue de la rencontre le chef de la police a invité les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre afin de faciliter le démantèlement des gangs de criminels. Selon M. Andrésol 55 cas d’enlèvement ont été recensés depuis le début de l’année, soulignant que 21 bandits ont été appréhendés et 13 otages libérés dans le cadre des opérations policières.
Depuis juillet 2005 plus de 500 policiers, dont certains impliqués dans des actes d’enlèvement, ont été révoqués dans le cadre de la politique d’épuration de l’institution policière a martelé M. Andrésol.
Le ministre de la justice, René Magloire, affirme que les autorités entendent renforcer le dispositif sécuritaire en place précisant qu’on ne peut pas résoudre le problème du jour au lendemain. M. Magloire fait remarquer qu’une vingtaine de dossiers de kidnapping ont abouti à des condamnations au cours de ces derniers mois.
Pour sa part, le vice président de la commission sécurité de la chambre basse, Steven Benoît, regrette que des informations précises n’ont pas été fournies par les responsables de la sécurité publique lors de cette rencontre.
Tout en soulignant que 530 personnes impliquées dans des actes d’enlèvement ont été appréhendées depuis 2005, il fait remarquer que les autorités n’étaient pas en mesure de dire combien de criminels ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité.
Le député Benoît réclame des procès médiatisés contre des chefs de gangs appréhendés et s’interroge sur la lenteur de l’appareil judiciaire.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13588

Festival HaïtianovaTenter de replacer Haiti sur la carte touristique mondiale

lundi 17 mars 2008
P-au-P., 17 mars 08 [AlterPresse] --- Le comité de coordination du premier « Festival Haïtianova », prévu en juin prochain en Haiti, lance un concours de beauté intitulé « Miss Haïtianova 2008 » en vue de « sélectionner des jeunes devant participer à des campagnes de promotion de la côte des Arcadins (Nord de la capitale) comme destination touristique », apprend AlterPresse.
La côte des Arcadins est en passe de devenir une mine d’opportunités pour l’industrie des loisirs, estime Voltaire Jean, concepteur du festival et coordonnateur général du comité.
Les candidatures au concours, dédié aux Haïtiennes âgées entre 18 et 25 ans, sont reçues jusqu’au 30 avril 2008. Les règlements du concours et le formulaire d’inscription sont disponibles dans différents centres d’information du « Festival Haïtianova » à Port-au-Prince et sur le site web www.festivalhaitianova.com.
Jean se félicite du fait que le schéma d’aménagement sectoriel défini dans le nouveau plan directeur tourisme d’Haiti place la région des Arcadins parmi les « quatre sites touristiques porteurs et prioritaires prévus à l’horizon 2030 et dont les premiers résultats seront tangibles dès 2010 ».
La côte des Arcadins s’étend de Cabaret à Saint-Marc (dans le nord d’Haïti, à 27 kilomètres de la capitale) et abrite de nombreux sites naturels. Une cuisine populaire très appréciée, une faune marine assez diversifiée et un passé riche en événements d’importance composent sa réputation, souligne Voltaire Jean.
C’est dans cette région que sont concentrés également les principaux hôtels de plage du pays. [gp apr 17/03/08 19:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7048

Haïti/Rép. dominicaine / Commerce : Installation prochaine de 11 bureaux d’inspection frontalière au Plateau Central

Mardi 18 mars 2008
De notre envoyé spécial
Papaye (Hinche / Haïti), 18 mars 08 [AlterPresse] --- D’ici l’été 2008, le ministère du commerce d’Haïti compte installer 11 bureaux d’inspection frontalière (Bef, en Créole) dans le département géographique du Plateau central, annonce la titulaire du commerce et de l’industrie, Maguy Durcé, dans un bref discours, ce mardi 18 mars 2008, devant les participantes et participants au congrès du 35 e anniversaire du Mouvement paysan de Papaye (Mpp).
« Dans quatre mois au plus tard, après la finalisation du budget national rectificatif, ces 11 bureaux seront opérationnels », se donne comme délai la ministre Durcé, interrogée par l’agence en ligne AlterPresse.
La ministre Durcé a fait part du programme de mise en place de ces bureaux d’inspection frontalière, quelques minutes après avoir procédé à l’ouverture à Hinche, ce 18 mars, d’un bureau départemental du commerce et de l’industrie, qui sera dirigé par le pasteur Saint-Ange Jacques.
L’une des missions, qui seront confiées à ces bureaux d’inspection, sera d’agir sur le processus de dumping (vente à perte) pratiqué par les commerçants dominicains vis-à-vis des produits d’Haïti aux différents postes frontaliers au Plateau central.
Rien n’est dit, pour le moment, sur les produits passant par contrebande à la frontière entre Haïti et la République dominicaine.
Maguy Durcé précise, d’autre part, la volonté du ministère du commerce et de l’industrie de se placer à proximité des paysans de ce département géographique « afin de les accompagner », notamment dans les conditions sanitaires d’entreposage et d’emballage visant une « amélioration de l’offre commerciale » des produits haïtiens (igname, banane) vers les pays des Caraïbes.
En plus de parvenir à des produits de qualité, le ministère du commerce entend encourager les investissements étrangers, selon la ministre Durcé qui n’a pas eu le temps de préciser par quelles voies et moyens cette facilitation des investissements aura lieu en province.
Quant à la hausse sans précédent des prix des biens essentiels, enregistrée sur le marché national, Durcé, qui n’a pas pu répondre aux questions y relatives vivement souhaitées par l’assemblée, soutient que le renforcement de la production agricole nationale pourrait faire baisser les prix des produits.
« La réalité de la vie chère, qui entraîne des conditions de faim en province et à Port-au-Prince, découle de la faiblesse de la production agricole nationale. Aussi, les paysans ont-ils besoin d’un encadrement véritable de l’Etat », se contente de souligner la ministre du commerce, rappelant combien les fermes agricoles, qui jouaient ce rôle dans le temps en Haïti, ont été détruites [fermées] il y a quelques années. [rc apr 18/03/2008 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7051

Libération de la française Anne Delorme

L’ex-otage, dont le sort dépendait de l’issue des négociations financières engagées avec les ravisseurs, a été hospitalisée après dix jours de séquestration ; une autre femme enlevée lundi soir
mardi 18 mars 2008,
Radio Kiskeya

La française Anne Delorme, enlevée il y a une dizaine de jours à Port-au-Prince, a été libérée tôt mardi contre rançon, a appris Radio Kiskeya de sources policières.
Aucune précision n’a été fournie sur le montant versé par les proches de l’ex-otage. Les ravisseurs avaient ramené leurs prétentions à des proportions plus acceptables après avoir exigé au départ une rançon très élevée.
Mme Delorme, une anthropologue d’origine antillaise, a été retrouvée vers deux heures du matin (07h00 GMT) au Bel-Air (centre de la capitale), ancien bastion des bandes armées favorables à Jean-Bertrand Aristide. Prise en charge par une patrouille de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), elle a été conduite immédiatement dans un hôpital où des soins appropriés devaient lui être prodigués.
La dame paraissait très épuisée, mais son corps ne portait pas de traces de blessures.
Deux opérations conjointes des polices haïtienne et onusienne menées la semaine dernière et lundi dans le quartier de Delmas 40B (est) n’avaient pas permis de libérer la ressortissante française. Trois présumés kidnappeurs avaient été appréhendés et deux armes à feu confisquées.
Des diplomates qui étaient en contact avec l’otage s’inquiétaient lundi de ne plus avoir de ses nouvelles depuis quatre jours.
Anne Delorme avait été enlevée le 8 mars dernier à Delmas 64 en compagnie de son mari péruvien, Pablo Vivar, un fonctionnaire de la délégation de la Commission européenne (UE) en Haïti. Les ravisseurs avaient relâché ce dernier peu après l’enlèvement du couple qui revenait d’une soirée.
D’autre part, Radio Kiskeya a appris qu’une jeune femme a été kidnappée lundi soir à Tabarre 24 (banlieue nord) par deux individus armés qui circulaient à pied. Le sort de l’otage restait mardi matin inconnu.
Plusieurs autres personnes victimes de rapts, dont des enfants, restaient en captivité.
Face à la recrudescence du kidnapping, les missions diplomatiques de plusieurs pays occidentaux, dont celle de France, ont passé des consignes de prudence à leurs ressortissants vivant ou de passage en Haïti.
La multiplication des cas d’enlèvement dans la capitale a été aussi à l’origine d’une rencontre lundi entre le Conseil supérieur de la Police Nationale (CSPN) et la commission justice et sécurité de la Chambre des Députés. Les autorités ont, à l’occasion, réaffirmé leur détermination à combattre le banditisme et annoncé le renforcement du dispositif anti-kidnapping mis en place.
Parmi les redoutables présumés kidnappeurs activement recherchés se trouve un agent de la PNH, Chrismas Persona, qui s’est mystérieusement échappé samedi soir alors qu’il était menotté. Trois autres policiers qui devaient conduire le fugitif en prison ont été placés en isolement.
Selon les statitistiques disponibles, au moins 31 rapts ont été recensés en janvier, 32 en février et plus d’une vingtaine au cours de la première quinzaine de mars. D’autre part, Un relevé annuel a permis de constater que 634 kidnappings ont été recensés en Haïti en 2005 contre 488 en 2006 et 279 en 2007. Des chiffres qui ne reflètent toutefois que partiellement l’ampleur du phénomène directement responsable de graves troubles psychiques chez les victimes, de l’exode et de l’effondrement économique de nombreuses familles. spp/Radio Kiskeya
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