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mercredi 22 août 2007

Le père Edner Devalcin rattrapé dans sa tombe par son passé controversé

Dans un déballage sans précédent au Sénat, la chanteuse Yolette Lagrandeur a affirmé qu’elle et de nombreuses jeunes filles ont été contaminées par le prêtre Lavalas décédé récemment du Sida ; informés de cette situation scandaleuse, Mgr Serge Miot et des prêtres n’auraient jamais réagi ; la transmission volontaire du Sida bientôt un crime
mardi 21 août 2007,
Radio Kiskeya

Un mois exactement après le décès du prêtre Lavalas Edner Devalcin, son ex-petite amie, la chanteuse Yolette Lagrandeur, séropositive depuis un certain temps, a témoigné mardi devant le Sénat haïtien sur sa cohabitation infernale avec le défunt et la responsabilité présumée de ce dernier dans la transmission du virus du Sida à une quantité de jeunes filles.
Invitée par la commission justice et sécurité de la Chambre haute à exposer l’ampleur de son drame existentiel dans le cadre d’une séance publique, Mme Lagrandeur a décrit avec un luxe de détails les traits surprenants de la personnalité et de l’état mental du religieux. Avec une tristesse infinie dans sa voix et dans ses yeux, mais parvenant à surmonter son émotion, elle a accusé le père Devalcin de l’avoir délibérément infectée, brutalisée, terrorisée et humiliée.
Le témoignage accablant de l’artiste a parfaitement concordé avec ses récentes déclarations sur les ondes de Radio Kiskeya dans lesquelles elle avait révélé les épisodes dramatiques de sa vie de femme battue, jetée en prison, hospitalisée et menacée de mort par le curé qui n’hésitait pas à utiliser son revolver pour se faire obéir. Dans un langage résolument direct et sans fard, Yolette Lagrandeur a étalé au grand jour la violence, la haine, l’égocentrisme et l’autoritarisme qui, selon elle, caractérisaient le personnage. Elle l’a présenté comme un obsédé sexuel qui se servait de l’autorité morale de ses fonctions sacerdotales et de sa puissance politique sous le régime Lavalas pour multiplier ses conquêtes féminines et propager parmi ses partenaires la maladie dont il souffrait depuis des années.
"Si je meurs aujourd’hui, il faut savoir que ce n’est pas le Sida qui en sera directement responsable, mais de préférence les nombreux coups que le père Devalcin m’a assénés notamment aux temporaux", a déclaré la jeune femme venue spécialement des Etats-Unis pour répondre à l’invitation des Sénateurs. Des mesures de sécurité spéciales ont dû être adoptées par le directeur général de la police, Mario Andrésol, pour rendre possibles le voyage et son séjour en Haïti.
Dans son exposé, l’ancienne chanteuse du groupe Racine Tokay a accusé nommément l’Archevêque coadjuteur de Port-au-Prince, Mgr Serge Miot et des prêtres dont Madelon Eustache de n’avoir rien fait pour neutraliser Edner Devalcin et bloquer son entreprise de destruction alors qu’ils étaient au courant de ses activités sexuelles débridées. Le silence des autorités ecclésiastiques a permis au disparu de draguer en toute impunité et d’infecter de nombreuses demoiselles de son ancienne paroisse de Saintard, près de l’Arcahaie (nord).
Des chanteuses de Tokay seraient également aujourd’hui séropositives.
La plaignante, qui s’est déjà constituée partie civile, a également accusé Gladys Sénat de l’avoir précipitée avec cynisme dans les bras du prêtre.
Bonne samaritaine, Yolette Lagrandeur souhaite pouvoir enrayer la multiplication des séropositifs victimes de la méchanceté des uns et des autres. Mais, au nom des torts irréparables qu’elle a subis, elle exige justice et réparation.
A l’issue de l’audition, le Sénateur Youri Latortue, président de la commission justice et sécurité, a annoncé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur le dossier et la présentation prochaine d’une proposition de loi visant à faire de la transmission volontaire du VIH/Sida un crime impliquant des dispositions pénales draconiennes. Le leader de Latibonit Ann Aksyon (LAA) s’est déclaré profondément choqué par les révélations de Yolette Lagrandeur. Il estime qu’elles constituent une mise en accusation de l’Etat haïtien et de l’église catholique dont les pouvoirs ont été utilisés, dans ce cas comme dans d’autres, à des fins personnelles et contraires à leur mission.
Les Sénateurs ont compati au sort de l’artiste et promis de l’accompagner dans sa lutte pour la vie.
Selon la version officielle, Edner Devalcin, 56 ans, est décédé de mort naturelle le 23 juillet dernier à l’hôpital Saint François de Salles. Mais, Yolette Lagrandeur soutient qu’il s’est au contraire suicidé en avalant des barbituriques pour mettre fin à ses souffrances.
Ses funérailles ont été chantées le 6 août.
Très proche de Jean-Bertrand Aristide et idéologue déclaré de Lavalas, Devalcin, "tonton" pour les intimes, faisait partie d’un groupe de prêtres qui étaient profondément liés à l’ancien régime. Officiellement attachés à leurs conditions d’hommes d’église, ils ont montré un appétit vorace pour le pouvoir et ses attributs locaux, la foule, la violence, le sexe et l’argent. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4002

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